Ceni : Un gadget dans l’impasse ?

(Image d'archives : les participants au dialogue politique. Crédit photo : anonyme)

La mise en œuvre des résultats du dialogue politique signé entre la majorité présidentielle et l’opposition participationniste se présente de jour en jour aux analystes comme de la simple poudre aux yeux.

Malgré les décisions ponctuelles du pouvoir visant à lui donner un semblant souffle de vie et les sorties sporadiques des opposants dialoguistes pour le créditer-, dont la conférence de presse prévue ce dimanche, l’exécution sur le terrain de la réalité de ce document cadre montre qu’il est irréalisable à court et moyen termes.
Le document du dialogue politique signé en octobre dernier entre la majorité présidentielle et certains partis dit de l’opposition participationniste se présentait à l’époque, comme du béton, surtout pour l’App et El Wiam qui réitéraient sur les ondes des médias leur foi total dans cet accord, se prévalant à la différence de leurs ex camarades de la COD comme des opposants responsables, soucieux de préserver le pays des fortes tempêtes.
Mais, voilà que 8 mois de sa signature, l’accord traîne encore, même si, aux dires des pouvoirs publics, les membres de la future Ceni devront être connus dans les prochaines semaines, si cette structure électorale réussira à tenir devant les gros obstacles qui se dresseront devant la nomination de ces membres à part égale entre la majorité et la COD participationniste. L’autre déni de l’accord du dialogue, ce sont les opérations d’enrôlement desquelles dépendant tout le processus électoral et dont le renforcement n’a pas encore suscité d’affluence véritable des citoyens vers les centres de recensement pour se faire enregistrer. Le fait de mettre en place aujourd’hui une Ceni avant d’assurer la bonne organisation de ces opérations d’enrôlement, qui continuent de susciter des réserves de la part de certaines composantes du pays, équivaudrait à placer la charrue devant le bœuf, car la structure de supervision des élections doit, à défaut d’être consensuelle, disposer d’un échiquier électoral qui lui permet d’assurer sa mission de garantir la transparence des élections. Autrement dit, si des pans considérables de la société ne sont pas encore recensés, toute élection serait entachée d’irrégularités dés lors où les élus issus de cette consultation ne représenteraient par tout le peuple. A propos des dernières mesures prises par les autorités pour accélérer cette installation de la Ceni, perçues comme des actes pris pour montrer à l’opinion et à la communauté internationale que le processus électoral est en train de se mettre progressivement en place, Le ministre de la Justice, Abidine Ould El Kheir, a annoncé jeudi dernier que la nouvelle structure sera composée sur la base d’une répartition équitable entre la majorité et l’opposition et qu’elle aura pour mission l’organisation, la supervision et l’exécution des opérations électorales. Des affirmations officielles qui n’écartent pas un report des élections législatives et municipales, déjà reculées maintes fois, après avoir été initialement prévues en novembre 2011. Enfin, notons que la mise en place d’une Ceni, souffre encore de l’exclusion de l’autre opposition radicale qui continue de mobiliser la rue pour exiger le départ des autorités toujours décidées à maintenir le cap de l’accord du dialogue d’octobre dernier.

Amadou Diaara

Source  :  Le Rénovateur le 13/05/2012

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