Sarko out, Hollande à la barre !

ibathieEt ainsi s’en va Nicolas Sarkozy après cinq années à la tête de la France. Il cède la place à François Hollande, celui-là même qu’il minimisait parce que n’ayant jamais occupé de  fonctions dans un gouvernement.

On serait tenté de dire, pour paraphraser l’adage, rien ne sert de courir derrière un portefeuille ministériel, il faut devenir président.

Au-delà de cette victoire certes serré, 51, 62% contre 48,38, attardons-nous un peu sur les raisons de la déroute de la droite. Il est vrai qu’au second tour, la forte abstention des électeurs du Front National  a été fatale au chef de l’Etat sortant car le privant d’un report de voix dont il avait si besoin pour s’imposer. Mais d’autres pistes majeures se dégagent.

D’abord Sarko paie les frais de la situation difficile de la France marquée, comme d’autres pays, par une crise profonde, un chômage en hausse, un endettement lourd et surtout une croissance en berne. Et il est le 11e dirigeant en Europe à être évincé depuis le début de la crise. Ensuite, l’appel du pied à l’électorat de l’extrême-droite avec notamment la stigmatisation des immigrés et des musulmans a plus que déçu une partie de ses partisans qui ne se retrouvent dans cette attitude et on préféré lui tourner le dos. C’est aussi sa personnalité qui a été sanctionnée à travers les urnes. En effet, il a voulu trop malmener cette fonction présidentielle  qui requiert sobriété, distance,  retenue et les Français ne l’apprécient pas. Rappelez-vous les débuts bling-bling de Sarkozy avec une fête au restaurant chic du Fouquet’s, une ballade en yacht, ces images personne ne les a oubliées et en période de marasme économique ça ne pardonne pas.

Un président hyper – puissant voulant tout gérer, provocateur, arrogant envers les journalistes, il a également peu d’égards à l’endroit de ses interlocuteurs. Il a ainsi traité son adversaire lors du débat télévisé du 2 mai de « petit calomniateur » et de « menteur » ; et que dire de  son « casse-toi pauvre con ! » lancé à un homme et qui a défrayé la chronique ? Par ailleurs on a encore à l’esprit son fameux discours de Dakar où il déclarait que « l’homme africain n’est pas suffisamment entré dans l’histoire ». Eh bien, lui est entré à coup sûr dans l’histoire car il sera à jamais le président d’un seul mandat !

Plusieurs défis et non des moindres sur les plans économique et social, pour ne citer que ceux-là, attendent François Hollande, le président élu. Mais il incarne le changement et suscite beaucoup d’espoir. Et c’est déjà pas mal…

Ibrahima  Athie

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