Les partis de la majorité présidentielle, particulièrement l’UPR semblent réaliser aujourd’hui le considérable retard qu’ils ont sur la campagne irréversible et avancée menée depuis plusieurs semaines par la COD pour exiger le « rahil » du « Rais ».
Un élan de revendication dont le point d’orgue est attendu, si tout se passe bien, aujourd’hui mercredi 9 mai courant , non pas l’après midi comme à l’accoutumée, mais plutôt en début de soirée, en perspective de l’entrée en vigueur d’un nouvel épisode de la stratégie d’escalade portant sur la ferme exigence du départ du président du pouvoir.Devant la persistance de la COD à manifester sans interruption, à l’intérieur du pays, surtout à Nouadhibou et à Nouakchott, en marquant ses dernières manifestations par le refus de toute main tendue au dialogue politique et de l’unique exigence du départ du Rais, la majorité prend actuellement conscience de la gravité de la passivité de son combat politique ; surtout, que c’est elle qui bénéficie la première après le parti Etat des dividendes de son soutien capital ayant permis la consommation locale et internationale du coup d’Etat d’aout 2008 contre Ould Cheikh Abdallahi.
Mais, depuis cette victoire, les partis qui formaient cette majorité présidentielle avaient jugé que leur mission a été accomplie et que le régime élu grâce à leurs engagements sur tous les fronts n’avait plus rien à craindre, se contentant de partager les strapontins, sans se préoccuper pour un avenir qui s’assombrit de plus en plus, compromettant sérieusement leur mainmise sur le sérail du pouvoir.
D’ailleurs, la majorité avait reconnu en partie cette inertie politique au cours d’une récente audience avec Ould Abdel Aziz, où appelée à rendre « œil pour œil, dent pour dent » aux manifs, meetings et sit-in de l’opposition, elle a reproché à l’homme fort de Nouakchott son exclusion des centres de décision. Une accusation rejetée du revers de la main par le chef de l’Etat, lequel s’est rabattu sur les meetings qu’il a personnellement présidés à Nouadhibou, à Rosso, à Aleg et à Kaédi avec la visite attendue à Néma ainsi que sur la mobilisation en cours de l’UPR pour vulgariser ses réalisations ainsi que pour contrer l’ouragan politique déclenché par la COD.
Un tourbillon qui ne cesse de s’agrandir sanctionné au terme de chacune de ses séquences par des déclarations incendiaires des leaders de la COD vis-à-vis du régime, surtout de la part du chef de file de l’opposition démocratique Ahmed Ould Daddah et de l’ex président Ely Ould Mohamed Vall, lesquels appellent les mauritaniens avec insistance à s’armer davantage de courage et de volonté pour faire partir Ould Abdel Aziz.
C’est donc dans l’optique de renverser la vapeur de la contestation et du « rahil » que le parti Etat compte organiser incessamment le meeting du défi, s’activant sur tous les plans pour assurer un succès éclatant à ce pari à travers lequel l’UPR tient à ridiculiser la COD grâce à sa puissance de mobilisation.
Des centaines de millions auraient été collectés à cette fin, qui auraient suscité au sein même des soutiens du président de la république certaines réserves voire des manquements à la déontologie de la lutte politique loin de tout enchevêtrement dans des sales draps.
Justement, à ce propos, des rumeurs évoqueraient à titre d’exemple le refus catégorique de l’argentier Bouamatou de débloquer 40 millions d’ouguiyas, requis par l’UPR pour financer cette contre campagne du Rahil. Des ministres dont celui de l’hydraulique auraient également tenté de facturer sur le dos de certaines sociétés opérant dans le projet Aftout Essahli les fonds de cette mobilisation, en cherchant à leur confisquer des contributions destinées à être injectées dans la préparation de la future visite du président dans les Hodhs, bien que ces redevances ne sont pas précisées par les cahiers de charges ni sur les contrats liant ces entreprises à l’Etat .
Amadou Diaara
Source : Le Rénovateur le 09/05/2012
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