Le sport est une activité physique que l’on fait faire au corps pour se sentir fort, beau et sain ; pour se distraire ou pour participer dans des compétitions.Ainsi, chaque soir des hommes, des femmes et des enfants se retrouvent au Stade Olympique dans le dessein de « chauffer » le corps en vue de bruler des calories.
– 18h55 : portail du stade olympique, des voitures de différents calibres sont stationnées ; des personnes de diverses origines et provenances y descendent ou s’apprêtent à faire leur entrée dans terrain mythique pour leur épreuve physique quotidienne.
A l’entrée de l’aire de jeu, « j’ai décidé de venir faire bouger le corps de temps en temps pour préserver ma bonne santé car je ne faisais que manger, dormir et travailler assis sur le siège de mon taxi. J’ai désormais pris la décision de bruler le surplus de graisse » affirme Alassane, taximan corpulent rencontré à la porte. A quelques mètres du chauffeur, trottine sur la piste d’athlétisme un adolescent abordable qui a pris conscience de la nécessité du sport en soutenant : « j’ai compris la nécessité de faire du sport afin de mieux supporter l’effort, de surmonter le stress, de dormir très bien, de contrôler mon corps pour rompre avec la traditionnelle habitude de rester sous la khaima sans bouger. ». Derrière lui suit une jeune dame un peu dodue qui soutient quant à elle courir en vue de se « sentir à l’aise dans sa peau ».
Au Club Hamza, est écrit à la porte « réservée aux femmes » qui viennent pratiquer la « riada » (sport en hassainiya) dont l’intrusion masculine semble gênante. Ainsi, « on interdit l’accès le temps que les femmes se déshabillent de leurs tenues de gym et portent leurs meulfah », avertit le propriétaire qui aborde dans le principe ‘les femmes à part, les hommes à part ».
Sur la piste d’athlétisme, deux jeunes femmes toutes voilées et complexées osent un non catégorique et brusque tout en vaquant à leur riada « discussionnel ». Juste de l’autre bout, leurs alter-egos blanches décoincées acceptent de parler de leur activité sportive : « maintenir une bonne hygiène corporelle et mentale ,décomplexer et déstresser les longues journées de boulot, lutter contre le mal de dos » répond en cœur et tout sourire le duo européen. Rejoint plus tard par leur camarade jovial d’origine haïtienne (32 ans) parti faire un tour en vitesse, qui pratique depuis l’ « âge de 9ans » est là pour son « bien-être ».
19h30, à l’appel à la prière de la mosquée du stade, tout le monde ou presque marque une pause- prière.
Des quinquas se requinquent
Posté à l’entrée du club de karaté, Mohamed (52 ans),barbe bien taillée, l’air juvénile, dit s’exercer à l’art martial, un « sport complet » depuis les années ’80 afin de garder « le moral ».Aux abdos sur la ligne de corner, un sexagénaire aborde sur la même lancée : « mon médecin m’a conseillé de se mettre aux exercices sportifs. Lesquels sont relaxants physiquement et moralement ».
Al’ extérieur de l’aire jouable, parmi les duos ou trios ou bien quatuors ou simplement en couple, qui contournent le tour du stade, se trouvent des hommes vêtus de dra’a blancs mariés aux chaussures de même couleur accélèrent le pas tout en dépassant deux autres moins pressés, alliant discussion politique, professionnelle et sportive. Esseulé, un homme de 40ans, marcheur régulier « 5/7 jours et fumeur », les suit en pressant le pas.
Al’ entrée 3, au moment où un vieux, en relaxe, s’étire, passent des chinois tout en sueurs, à vive marche et en palabres. Tandis qu’à l’entrée n°5, musique à fond, des jeunes plus pugnaces, pratiquent le kickboxing lorsqu’apparaît à la partie éclairée, un vieil homme, en dra’a (boubou) voilé, les bras croisés derrière, marche comme bon le semble. L’essentiel est de bruler des kilos de calories à sa manière et en prenant son temps. Un instant passe, portant ses souliers Bata, une marcheuse corpulente, un chapelet à la main, toute voilée, l’imite.
« Une activité régulière permet à tout âge, plus d’épanouissement de la vie conjugale » selon un médecin du sport.
Sow Aliou
Source : Le Rénovateur le 19/04/2012
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