L’esclavage : Un sujet qui divise l’élite Harratine

M. Biram Ould Dah à Paris l 31 mars 2012Fer de lance des combats de l’élite Harratine contre les esclavagistes dans le pays le phénomène de l’esclavage engendre aujourd’hui une guéguerre au sein de la communauté Harratine plus particulièrement au niveau des leaders de cette couche de la population.Messaoud Ould Boulkheir, Boidiel Ould Hamoud, Biram Dah Ould Abeid, Samory Ould Bèye, entre autres, ont tous combattu cette tare. Aujourd’hui, chacun développe son approche de la chose.

Après plusieurs années de lutte contre l’esclavage, la communauté Harratine est aujourd’hui plus divisée que jamais. Divisée au moment où les combats, les sacrifices commencent à porter leurs fruits, au moment où la lumière commence à apparaître au bout du tunnel. La proportion des esclaves d’aujourd’hui, est-elle égale à celle des années de l’indépendance ? Les Harratines ne sont pas logés dans des postes d’importance au sein de l’administration ? Les Adwabas, ne sont-elles pas mieux pourvues aujourd’hui qu’il y a dix ans ? Alors qu’ils devaient resserrer leurs rangs pour combattre l’esclavage et procurer aux victimes de cette tare, des égards encore plus importants, et le pire des cas, leurs droits, les leaders haratines occupent la scène par leurs querelles intestines. Une guéguerre qui engendre aujourd’hui un malaise au sein du mouvement El Hor, mais aussi dans l’ensemble du mouvement anti-esclavagiste du pays. Jamais en effet, les leaders Messaoud Ould Boulkheir et Bodiel Ould Hamoud n’ont été l’objet de critiques de la part de leurs camarades de lutte qui considèrent qu’ils se sont rangés du côté des esclavagistes. Leur proximité avec le Pouvoir en est certes pour quelque chose, mais leur position de ces dernières années sur la question de l’esclavage, compte davantage. Ould Boulkheïr, président de l’assemblée, a certes conduit à la criminalisation de l’esclavage, mais après, il a tout simplement échoué en déclarant, comme le Pouvoir, que l’esclavage est éliminé dans le pays.  » Bodiel Ould Hoummeid et Messaoud Ould Boulkheir sont dans le camp qui s’oppose à l’émancipation des harratines  » indiquait récemment Biram Dah Ould Abeid, Président de l’Ira1 selon le site temps fort.  » Nous n’avons pas la même conception de lutte contre l’esclavage que Biram «  rappelait récemment Samory Ould Beye. Ces divergences de points de vue se sont produites peu avant un clash au sein entre le Président de l’Assemblée Nationale, Messaoud Ould Boulkheir et le Secrétaire Général de le CLTM, Samory Ould Bèye occasionnant le renvoi de celui-ci du parti de l’Alliance Populaire Progressiste (APP) et la fronde de ce dernier avec quelques compagnons à savoir Ould Borboss et Oumar Ould Yali.

Exclus de APP, Samory Ould Bèye et Mohamed Ould Borboss avaient organisé par la site, une conférence de presse à l’Hôtel Khatter où ils vont publiquement s’attaquer à leur ancien mentor Messoud Ould Boulkheïr. Ils dénonceront les  » méthodes de gestion de Messaoud qui s’apparentent plus à la dictature, à l’oppression morale et physique « . La goutte avait débordé le vase ! C’était en effet, la première fois que ces militants s’en prenaient ouvertement à leur leader, chef charismatique du mouvement El Hor. Depuis, ces deux transfuges, militant dans l’opposition pure et dure, ne ratent pas une occasion de regroupement de la COD pour s’en prendre à Messaoud ! La guerre est bien lancée au sein des haratines et en face, personne ne bouge. Normal ou presque quand on sait que les haratines qui constituent l’une des plus imposantes franges de nos populations dérangent, à gauche comme à droite.

Cheikh Oumar N’Diaye.

Source: L’authentique

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