Le premier président de l’Algérie indépendante (1962-1965), Ahmed Ben Bella, est décédé mercredi à Alger à l’âge de 96 ans.
Ahmed Ben Bella qui est décédé à son domicile familial à Alger, avait été admis, rappelle-t-on, à deux reprises, il y a plus d’un mois, à l’hôpital militaire d’Ain Naadja, suite à un malaise.
L’état de santé de l’ancien président de la républque avait fait l’objet d’une grande confusion depuis le début de l’année.
Le 22 février dernier, notre quotidien avait annoncé son décès après avoir été admis dans un état critique à hôpital militaire d’Aïn Naadja où il avait été maintenu en observation pendant des heures.
Une information qu’avait alors démentie l’APS en se basant sur des sources proches de l’ancien président : «La nouvelle de sa mort est fausse. M. Ben Bella est toujours en vie, sous observation médicale à l’hôpital après avoir été évacué dans la nuit de mardi à mercredi», avait-elle annoncé cette source à l’APS.
Ce qui est par contre certain, c’est que l’état de santé de Ben Bella qui souffrait notamment de problèmes respiratoire s était nettement dégradé depuis début 2012.
Né le 25 décembre 1916 à Maghnia (Tlemcen), Ben Bella présidait depuis 2007 le Groupe des sages de l’Union africaine. Devenu en septembre 1962 le premier président de l’Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella avait été renversé en 1965 par son ministre de la Défense, feu le colonel Houari Boumediene.
Bien avant, en 1937, il effectue son service militaire puis lors du conflit mondial, sous-officier, participe aux combats en montrant sa bravoure, notamment lors de la campagne d’Italie. Il reçoit pour ses actions plusieurs décorations.
Marqué par les massacres du 8 mai 1945, il adhère au PPA–MTLD, de Messali Hadj. Il est ensuite élu conseiller municipal de sa ville en 1947.
Responsable de l’Organisation Spéciale (O.S.) en compagnie de Hocine Aït Ahmed et de Rabah Bitat, il participe au casse de la poste d’Oran de 1949.
En mai 1950, il est arrêté à Alger, jugé coupable et condamné, deux ans plus tard, à sept ans de prison. Il s’évade en 1952 et se réfugie au Caire auprès d’Hocine Aït Ahmed et de Mohamed Khider avec qui il formera plus tard la délégation extérieure du Front de Libération Nationale (FLN).
Un des 9 chefs historiques du Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA), il déclenche le soulèvement de novembre 1954 mais deux ans plus tard, il est arrêté une deuxième fois alors qu’il prenait l’avion qui devait l’emmener du Maroc à Tunis en compagnie de Mohammed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Khider et Lacheraf.
Libéré en 1962, il participe au congrès de Tripoli où un différend l’oppose au GPRA. Après les négociations d’Evian, il critique en effet la légitimité du gouvernement provisoire et s’affronte à Boudiaf et Belkacem qu’il élimine rapidement. Il rentre à Alger et le 15 septembre 1962, est désigné président de la République jusqu à son renversement en 1965 par Houari Boumediene.
Rabah Beldjenna
Source : El Watan le 11/04/2012
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