Abdel Aziz s’engage à se montrer fort face aux terroristes

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La Mauritanie continuera à mener ses raids contre les bastions d’al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), a déclaré le Président Mohamed Ould Abdel Aziz à Nouadhibou, le 13 mars.

« La Mauritanie ne participe pas par procuration à la guerre menée contre le terrorisme, mais bien en tant qu’Etat indépendant bénéficiant de toute la liberté possible pour défendre ses frontières contre les terroristes, au service de ses propres intérêts sécuritaires », a-t-il indiqué lors d’un festival populaire.

Le chef de l’Etat a fait le serment de resserrer l’étau autour de ces « éléments criminels ».

« C’est ainsi que nous avons répondu aux criminels… en les pourchassant et en les frappant durement. Ils seront chassés partout où ils se trouvent, et sans relâche », a-t-il dit.

« La Mauritanie n’attendra personne pour la défendre après que des ressortissants occidentaux et ses propres soldats eurent été kidnappés sur son sol et après qu’elle eut subi de nombreux attentats terroristes à Lemgheitty, Tourine et El Ghallaouiya, » a expliqué Abdel Aziz.

Il a mis en garde contre toute exploitation de la religion à des fins politiques. « L’Islam coule dans les veines et dans la chair de tous les Mauritaniens », a-t-il affirmé. « Il ne peut toutefois faire l’objet d’un commerce ni être politisé ».

Ces commentaires sont survenus deux jours après un rassemblement massif organisé à Nouakchott par les partis de l’opposition, qui ont adressé à cette occasion de vives critiques à l’encontre du programme du gouvernement. Parmi les demandes des manifestants, l’appel à des opportunités d’emploi.

Le Président a promis d’inciter à la création d’emplois et a fait savoir que le gouvernement a alloué cette semaine 1,5 milliard d’ouguiyas (391 000 euros) pour financer des projets en direction des jeunes. Abdel Aziz a néanmoins dénoncé les appels en faveur d’une révolution.

Les citoyens mauritaniens ont été rassurés par les déclarations présidentielles portant sur la sécurité et sur l’emploi.

Les fonds gouvernementaux en faveur de l’emploi des jeunes « aideront à résorber le chômage s’ils sont gérés correctement et avec attention », a déclaré Mukhtar Bab, diplômé de l’université qui travaille à mi-temps sur une chaîne de télévision. Il a qualifie le discours du chef de l’Etat de « complet », regrettant toutefois que la question des travailleurs à temps partiel n’ait pas été abordée.

Concernant les questions relatives à la sécurité, il a ajouté : « Je suis totalement d’accord avec le Président et avec sa position forte au service de l’intégrité territoriale de la Mauritanie contre les terroristes et tous les types de gangs criminels. »

Mohamed Ali Ould al-Mukhtar, militant de la jeunesse, a lui aussi salué l’attitude prise par Abdel Aziz sur les questions de sécurité. « Je soutiens la position du Président dans la guerre contre le terrorisme, parce que la sécurité est le pilier principal de la construction de l’Etat. Mais nous voudrions que cette guerre soit menée en coordination avec les pays voisins, dans la mesure notamment où al-Qaida s’étend dans les pays du Sahel », a-t-il ajouté.

« Pourquoi ne pourrait-il pas y avoir une base militaire conjointe sur la zone frontalière située entre le Mali, l’Algérie et la Mauritanie, afin de chasser les terroristes et de les déraciner ? », s’est-il interrogé.

Et ce militant de lancer également un appel en faveur d’une bataille intellectuelle contre l’idéologie terroriste, qui résulte de « notions intellectuelles erronées » et prend pour cible des jeunes dans des situations désespérées.

Pour sa part, Mohamed Val Ould Sidi, titulaire d’un diplôme en législation islamique, a trouvé le discours d’Abdel Aziz « rassurant ».

Il a salué l’initiative gouvernementale d’injecter de l’argent supplémentaire dans la formation des jeunes. « Elle vient s’ajouter aux nombreux autres résultats qui ont été obtenus par le régime actuel, qui lutte contre une corruption vieille de vingt ans malgré les défis qui se sont accumulés depuis des années », a-t-il expliqué.

Concernant la sécurité, il a ajouté que les enlèvements « sont considérés comme des crimes majeurs parce que l’Islam n’approuve pas les agressions, mais cherche à secourir et à protéger les êtres humains, indépendamment de leur religion. »

Cheikh Ould Ibrahim, enseignant, a pour sa part fait remarquer qu’il est préférable d’être passé à l’attaque contre les terroristes. « La Mauritanie lutte contre al-Qaida, et ce conflit n’a pas encore été résolu en faveur de l’une des parties. On assiste aujourd’hui à des poursuites continues, mais j’estime que la confrontation vaut mieux que le fait d’attendre l’attaque ».

Jemal Oumar

Source  :  Magharebia le 15/03/2012

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