Le demande de mise en liberté provisoire de Mohamed Lémine ould DADDE une nouvelle fois rejetée

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Kassataya le 08/03/2012. Une nouvelle demande de mise en  liberté provisoire, déposée Mardi 6 Mars par les avocats de Mohamed Lémine ould DADDE a, de nouveau, été rejetée sans motifs par la justice mauritanienne.

 

Cette demande avait été déposée à la suite de la très brève audience du Lundi 5 Mars, audience lors de laquelle l’ex commissaire aux Droits de l’Homme avait comparu devant le juge.

Ce dernier avait demandé la traduction de tout le dossier avant de renvoyer Mohamed Lémine ould DADDE en prison, en annonçant le report du procès à la prochaine session du tribunal dans quelques mois.

Ce report avait provoqué la colère de la famille et des soutiens de Mohamed Lémine ould DADDE qui réclament soit une libération soit un procès rapide.

« Aujourd’hui, par ce nouveau rejet sans motifs de la demande de mise en  liberté provisoire, le justice confirme que ce dossier est spécial. C’est une affaire politique », a affirmé à kassataya un membre de la famille de Mohamed Lémine ould DADDE,  » la demande de mise en liberté provisoire a été remise au Président de la Cour Criminelle sur demande du juge. Le Président de la Cour criminelle l’a transmise au procureur de la République qui l’a gardé avec lui pendant 48 heures . Et, aujourd’hui, nous apprenons que cette demande a été rejettée catégoriquement. Nous savons, de sources sures, que le procureur a gardé cette demande avec lui pour attendre les instructions du Ministre de la Justice. C’est scandaleux. La justice ne se grandit pas en étant le -bras armé- du pouvoir. Elle vient de prouver, une fois de plus, qu’elle n’est pas indépendante ! C’est ridicule : pourquoi avoir convoqué notre parent à un procès pour dire, simplement, – nous devons traduire le dossier- ! Qu’on juge Mohamed Lémine ou qu’on le libère! Que la justice fasse son travail, c’était le souhait émis par Mohamed Lémine lors de sa brève comparution devant le juge ».

L’ex Commissaire aux Droits de l’Homme est en prison depuis Septembre 2010, accusé de détournements de fonds et de mauvaise gestion.

Son incarcération avait provoqué une polémique entre ses avocats et la justice mauritanienne, les avocats dénonçant une détention illégalle et arbitraire après les premiers six mois de préventive. Ce maintien en détention avait donné lieu à des échanges animés via les médias entre le collectif d’avocats de Mohamed Lémine ould DADDE et le Ministre de la Justice qui a récusé le terme de « détention illégale ».

Depuis la prison civile de Nouakchott, Mohamed Lémine ould DADDE clame son innocence et refuse de reconnaître les faits qui lui sont reprochés et qui lui valent, depuis maintenant plus de 500 jours, une incarcération à la Prison Civile de Nouakchott.

Son incarcération a soulevé un élan de solidarité nationale et internationale : interpellation du Gouvernement mauritanien par le Quai d’Orsay, par la vice Présidente de l’Union Européenne ( Catherine Ashton), par la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, par Amnesty International, par des parlementaires mauritaniens, par des parlementaires français, par des organisations de la société civile mauritanienne qui avaient denoncé la détention prolongée de l’ancien commissaire aux Droits de l’Homme.

L’entêtement de la justice à refuser un procès rapide ou une libération fait dire à nombre d’observateurs mauritaniens que cette affaire est une affaire « politique » et qu’elle met en exergue la non indépendance de la justice en Mauritanie.

Kassataya.

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