Enfants de la rue : Un phénomène qui prend de l’ampleur

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Comme la plupart des grandes agglomérations urbaines, Nouakchott affiche de plus en plus un taux élevé d’enfants de la rue dont les nombreux croissants dus à des facteurs multiples commencent à inquiéter les autorités, en raison des grands risques de dérive encourus par une population mal encadrée et égarée.

Plusieurs raisons expliquent aujourd’hui cet état de fait et l’évolution de ce phénomène dans les grands centres urbains notamment dans la capitale.
Il y a d’abord ce déficit pluviométrique qui a contraint des familles agropastorales à prendre les chemins de la ville pour subsister à leurs besoins, après une sécheresse qui a asséché les champs, démoli les pâturages et ravagé les troupeaux ; seule source de vie des populations villageoises. Cette situation a conduit donc les nouveaux intrus à élire domicile de façon précaire dans la capitale. Les chefs des familles, pour leur majorité sans moyens, se trouvent confrontés à des difficultés énormes de gestion de leurs ménages notamment l’éducation et la surveillance de leurs enfants, lesquels débarrassés de tout contrôle strict de leurs parents prennent la dérive et s’infiltrent dans les méandres immorales de la ville dont les vols, les meurtres, la mendicité et les autres formes de la dépravation. Ne disposant plus d’un cadre scolaire minimal, ces enfants finissent par considérer la rue comme un chez soi, qu’ils envahissent, utilisant tous les moyens qui s’offrent à eux pour satisfaire leurs besoins. C’est ainsi qu’ils s’exposent progressivement à la délinquance à l’abus de l’alcool, à la consommation de la drogue, au vol et la prostitution, surtout que de l’autre côté de ce cercle vicieux, des mains ayant fait de ce train leur mode de vie, sont prêts à les encadrer et à les accueillir pour s’en servir dans la satisfaction de leurs vils caprices. Ces mêmes gosses sont aussi exposés à toutes sortes de maladies dangereuses comme le Sida, les MST comme ils risquent de faire les frais des vrais criminels si par hasard ils se sont rencontrés par les policiers dans leur traque des réseaux de la dépravation. Devant cette sombre dans lesquels leurs enfants peuvent basculer à jamais, des mères ont interpellé les Ong défenseurs des droits de l’homme pour les aider à sauver leurs gosses de la dérive et à les soutenir, avec l’appui des autorités à les insérer ces jeunes menacés dans le tissu social. Ces chefs de ménage estiment que c’est là le meilleur remède qui s’offre pour éviter aux enfants de s’enrôler dans les bandes criminelles et dans les réseaux terroristes qui recrutent généralement dans les rangs de ces enfants sans repères. L’appel de ces mères trouve bien sa raison d’être, mais ce n’est pas une raison suffisante pour les parents de ne pas assumer leur devoir vis-à-vis de leurs enfants dont ils sont responsables à tous les égards sociaux et religieux. Il faut donc tout consentir pour surveiller ces gosses, les amenez à l’école sinon les aider à se former aux métiers en attendant que leur majorité leur permettre de travailler comme des adultes bien élevés.

Abou Oumar BA

Source  :  Le Rénovateur le 29/02/2012

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