Alors que les violences continuent de faire rage dans le nord du Mali, des milliers de personnes ont trouvé refuge en Mauritanie et ailleurs.
Les combats actuels entre l’armée malienne et les rebelles touaregs dans le nord du Mali ont déplacé des milliers de personnes et font peser un risque de famine sur plusieurs autres millions, a indiqué le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Office for the Co-ordination of Humanitarian Affairs – OCHA) le vendredi 24 février.
Alors qu’une catastrophe humanitaire se profile dans la région, les Etats du Sahel s’apprêtent à venir en aide aux réfugiés maliens. La Mauritanie est aux avant-postes de cet effort.
L’attitude des autorités mauritaniennes est encourageante, dans la mesure où elles ont ouvert les frontières aux réfugiés maliens, en leur apportant une aide directe et en déployant de grands efforts pour faciliter la mise en oeuvre de cette réponse humanitaire, a expliqué Nada Merehb, la représentante du HCR en Mauritanie, en début de mois.
« Plus de 10 000 réfugiés maliens ont trouvé refuge dans la municipalité de Fassala, dans le bassin est de la Mauritanie, à trois kilomètres de la frontière avec le Mali », a-t-elle indiqué, des propos rapportés par l’agence ANI.
Elle a souligné que les femmes et les enfants constituent la majorité de ces personnes déplacées et a salué « la réponse adaptée offerte par la Mauritanie pour l’accueil, l’enregistrement et le soutien à ces réfugiés ».
« Le nombre de réfugiés en Mauritanie dépasse désormais les vingt mille personnes, et laisse craindre une insuffisance de contrôle de la situation sanitaire, malgré les efforts croissants du gouvernement pour assurer une vie décente à ces personnes », a indiqué le journaliste al-Rajel Ould Omar à Magharebia.
La Mauritanie a mis en place un pont terrestre qui relie la capitale et le district oriental de Bassiknou pour transporter de la nourriture, des médicaments et des tentes depuis les entrepôts du commissariat à la sécurité alimentaire.
Trois avions ont atterri le mois dernier à Nouakchott, apportant une aide en provenance du Maroc en Mauritanie. Ces fournitures comportaient seize tonnes de médicaments, deux cents grandes tentes et d’importantes quantités de produits alimentaires et de lait pour bébés, dans le cadre de l’aide apportée par le Maroc aux réfugiés maliens en Mauritanie, a déclaré le commissaire mauritanien à la sécurité alimentaire, Mohamed Ould Mohamedou.
Cette aide venue du Maroc reflète la profondeur des relations et les liens fraternels existant entre les deux pays, a-t-il poursuivi.
Pour sa part, l’Algérie a déclaré ce mois-ci qu’elle se préparait à un éventuel afflux « massif » de réfugiés touaregs en provenance du Mali, selon le président du Croissant rouge algérien (CRA) Hadj Hamou Benzeghir. Le CRA envoie régulièrement une aide dans le nord du Mali, estimée à 20 ou 30 tonnes, a-t-il précisé à l’AFP.
« Nous sommes dans une phase d’anticipation, et nous nous préparons à répondre à un éventuel large mouvement de millions de Touaregs au sein de la population malienne en direction de la frontière algérienne », a déclaré le ministre malien des Affaires étrangères Soumeylou Boubèye Maïga.
Selon le Comité international de la Croix rouge, au moins 30 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du Mali.
Pour sa part, le représentant spécial des Nations unies en Afrique de l’Ouest Said Djinnit a eu, le 10 février, des entretiens avec le Président malien Amadou Toumani Touré et des responsables d’agences onusiennes visant à « assurer une coordination optimale des efforts d’aide aux populations affectées au Mali et dans les pays voisins ».
Djinnit a souligné « la nécessité de la cessation immédiate des hostilités pour permettre la traduction des efforts de dialogue et la distribution de l’aide humanitaire aux populations affectées ».
Plus de 130 000 personnes ont été déplacées par suite des affrontements armés entre les Touaregs et l’armée. Parmi elles, 70 000 sont parties pour le Niger, la Mauritanie et le Burkina Faso. D’autres ont trouvé refuge en Algérie, au Togo et au Bénin.
Toutes font face à la menace d’une crise alimentaire, de la sécheresse et du manque de sécurité, ont mis en garde des Nations unies.
Raby Ould Idoumou
Source : Magharebia le 28/02/2012
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