Maghama : Reportage au camp des rapatries « Ari Malé »

Vendredi 16 février 2012, vers 17H30, arrivée au camp des rapatriés « Ari Malé »(littéralement qui arrive trouve le bonheur).Mais le spectacle qui s’offre au visiteur contraste fortement avec la dénomination « Ari Malé ».Le camp formé par la première vague de rapatriés de Décembre 2010 ressemble à des ruines abandonnées ; malgré l’arrivée de deux nouvelles vagues de rapatriés le 27 et le 31 Janvier dernier, en provenance de Kaédi (lieu de transit) à bord de deux taxi-brousses affrétés par l’ANAIR.

Ces nouveaux rapatriés sont constitués de cinq familles, soit au total 43 personnes « logées » par les premiers habitants du camp ; en attendant que leurs abris composés de tentes fournies par l’ANAIR, ne soit installés. Selon DK : « un émissaire de l’ANAIR est venu superviser l’installation de nos tentes. A défaut de trouver une main d’œuvre pour l’installation des tentes, il a donné la somme de 5000 UM à trois de mes enfants pour faire le travail. En tant que hôtes, nous ne devrions pas quand même devenir des ouvriers surtout à cause de la fatigue du voyage » .Et DK de poursuivre : « de Barmathial (leur village d’exil au Sénégal) à Gourel Oumar Ly (village de traversée), l’accueil et la restauration étaient parfaitement bien organisés par HCR SENEGAL ». Ces nouveaux rapatriés ont également reçu leur ration alimentaire composée de riz, de sucre, de légumineuse et d’huile. « On devrait quand même nous distribuer aussi du mil ; car on ne vit pas seulement de riz », se lamente une femme qui ajoute : « Ce qui nous inquiète le plus, c’est l’absence de puits dans le site ». Quoi de plus légitime comme revendication pour les femmes ; puisque ce sont elles qui font la corvée d’eau. I DD raconte avec un brin de nostalgie : « Pendant notre exil au Sénégal(Kanel), dés le premier jour du mois de Ramadan, on n’achète plus du sucre et d’autres denrées alimentaires jusqu’à la fin du mois à cause de la générosité de la population et des ONG caritatives installées au Sénégal. Mais ici, nous vivons dans l’insécurité alimentaire et la malnutrition dans notre propre patrie».IDD poursuit, la mort dans l’âme: « nous vivons dans des conditions exécrables depuis notre retour d’exil. Même si nous étions choyés au Sénégal, nous préférons vivre et mourir dans notre pays quelques soient les difficultés de survie qui nous accablent ». Dans ce site, le moulin à mil offert par l’ANAIR est à l’arrêt ; parce que son « technicien »,( un rapatrié)l’a abandonné ,faute de recettes suffisantes sur lesquelles il était rétribué. Il est allé ailleurs pour chercher de quoi nourrir sa famille restée au camp. Autre départ du camp, les familles qui déploraient l’abandon de l’école par leurs enfants (du fait de l’éloignement du camp par rapport à la ville). En effet, le site d’hébergement des rapatriés « ARI-MALE » est situé à 2km à l’ouest de Maghama.Ces familles se sont installées donc dans la ville de Maghama, pour des raisons de scolarisation de leurs enfants. Pendant les grandes vacances scolaires, elles reviennent dans le camp ; comme des nomades. Un rapatrié nous affirme avoir entendu à la radio, un appel du gouvernement à l’aide internationale en vue d’une meilleure prise en charge des réfugiés maliens qui fuient le nord du Mali à cause de la guerre. Et ce dernier d’ajouter : « que le gouvernement ne nous oublie pas ; nous survivons dans des conditions extrêmement difficiles. La charité bien ordonnée commence par soi-même ». Dans la moughata de Maghama, il existe d’autres sites d’hébergement des rapatriés. A Fimbo, localité de la commune de Maghama située à 7km au sud de Maghama,il ya un site de rapatriés de 3familles qui se sentent « larguées »dans ce coin ,contre toute attente. En effet ces trois familles sont originaires de NOUMA, d’où ils avaient été chassés pendant les événements douloureux de 1989. Notons que le village de NOUMA est situé à 11km au sud-est de Fimbo.Selon les témoignages recueillis sur place, elles sont laissées en rade à FIMBO conte leur gré par l’ANAIR sous le prétexte fallacieux qu’il n ya pas de site rapatriés à NOUMA. Voila une violation de plus de l’accord tripartite Sénégal-Hcr-Mauritanie.

Source  :  Le Rénovateur le 21/02/2012

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