La Micro Finance considéré comme un outil de développement et de lutte contre la pauvreté fait face en Mauritanie, à des défis de structuration, de décentralisation, d’absence de formation des acteurs du secteur, de manque de ressources humaines, de moyens, d’ancrage étatique, et de vulgarisation de son cadre juridique et réglementaire.
Un atelier de formation des formateurs sur le cadre juridique applicable aux établissements de micro-finance, s’est tenu du 7 au 9 Février dernier à Nouakchott, pour l’avenir de ce secteur en quête de plus de soutien étatique.
Cet atelier initié par la mutuelle Féminine de Solidarité d’Entraide d’Épargne et de Credit (MFSEEC) s’inscrit dans le cadre d’un débat et d’une vulgarisation de la nouvelle loi réglementant ce domaine. Il constitue aussi une tribune de plaidoyer pour des structures comme l’APROMI (Association des Professionnels et Opérateurs de la Micro Finance).
C’est pour prendre en compte les maux du secteur qu’une loi a été promulguée en 2007 portant sur la réglementation des institutions de micro-finance. Une disposition saluée comme «une avancée significative dans le développement» du secteur de la micro finance mauritanienne selon Cheikh Thiam, responsable du Comité de déontologie de l’APROMI.
Une loi jugée «innovante» les classifie en catégorie A, B et C, et leur place sous la tutelle de la Banque , mettant un terme à «la multiplicité des tutelles» selon Harouna Sall, l’expert formateur, par ailleurs Directeur des Opérations de l’institution de micro-finance (IMF), Beit El Mal ( la maison du trésor- ndlr).
Par ailleurs, l’élaboration d’une stratégie nationale couvrant la période 2012-2016, met le cap sur la formation des IMF, leur refinancement, leur cadre juridique légal, et réglementaire, ainsi que leur politique de vulgarisation.
Pour promouvoir le domaine, des IMF considérées comme «des institutions financières à statut spécial» qui «effectuent à titre habituel des opérations de crédit et/ou de collecte de l’épargne principalement destinées à des membres ou clients démunies ou à faible revenu», jouent un rôle important en «essayant de lutter contre la pauvreté des femmes et des zones rurales» explique Cheikh Thiam.
Les IMF en croissance dans notre pays «touchent les plus pauvres et les plus éloignés» selon le Pr Fassa Yerim président de l’APROMI. Si avant cette nouvelle réglementation, les IMF étaient estimées à 157, aujourd’hui six ans après la nouvelle loi les réglementant, elles se chiffrent à 25, avec l’obligation de l’acquisition d’un agrément auprès de la banque centrale qui leur apporte un appui technique.
Pour les participants comme Dabel N’Diaye, du groupe d’entraide pour les femmes Initiatives Féminines (GAFIF), cet atelier est très important, car «il permet le renforcement des capacités des membres des IMF». Une rencontre qui constitue par ailleurs pour Rouguiyatou Haidara de la Caisse d’Épargne et de Crédit «Djikké Mutuelle CECD» une «accumulation intéressante de formations potentielles et une meilleure connaissance du cadre juridique» régissant leur domaine financier d’activité.
Awa Seydou Traoré
Source : Noor Info le 11/02/2012
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