En listant les institutions Etatiques célèbres mais dont la présence est timorée sur le terrain, on ne peut que s’interroger sur leur raison d’être et partant des charges qu’elles représentent pour l’Etat.
En se basant sur les dispositions juridiques qui les ont instituées, elles ont incontestablement un rôle important à jouer dans la résolution de certaines questions essentielles engageant parfois le destin du pays.Mais qu’est-ce qui explique leur discrétion qui frise l’incurie.Même en temps d’exercice de certaines activités se rapportant à leurs missions, elles font peu parler d’elles en termes d’efficacité et d’efficience.
Certaines de ces hautes structures publiques ont vocation de réguler et d’assainir des questions d’ordre social, politique, économiques ; d’autres de veiller à la bonne utilisation des fonds comme la cour des comptes, l’IGE. A titre, d’exemple, une institution républicaine comme le médiateur de la République a une existence peu connue des citoyens. En effet, il est de notoriété publique que l’endroit qui abrite les locaux de cette autorité est singulier en son genre avec une administration qui se ronge les ongles sans occupation majeure. Seule l’enseigne soigneusement collée à la porte d’entrée rappelle la présence du médiateur, un homme discret ayant rang de haut personnage nommé à la discrétion du président de la République. Le Médiateur de la République est une institution créée par décret présidentiel. « Elle reçoit, dans les conditions fixées par la loi, les réclamations des citoyens relatives à des différends non réglés dans le cadre de leurs relations avec les administrions de l’Etat, les collectivités publiques territoriales, les établissements publics et tout autre organisme investi d’une mission de service public ». Le Président de la République, peut le saisir pour avis au sujet de litiges opposant les citoyens à L’administration. L’avis doit être transmis dans un délai de 15 jours. Le médiateur a l’obligation de présenter au Président de la République un rapport annuel, dans lequel il établit le bilan de son activité. Ce rapport peut être publié et diffusé. On le voit, les missions qui lui sont dévolues sont nombreuses mais les bilans peu connus du fait qu’aucun rapport n’a été porté à la connaissance du public. Les débats en plénière de l’assemblée nationale s’intéressent peu à ces structures ayant des comptes à rendre conformément aux obligations attachées à leurs missions. Cela est aussi valable pour la cour des comptes qui semble plonger depuis quelques temps dans une léthargie au point de paraitre comme une institution fantôme aux allures bureaucratiques. La redoutable IGE qui faisait trembler les « budegétivores » semble elle aussi marquer une certaine pause dans ses interminables « expéditions punitives » contre les prédateurs. Est-ce le signe que les choses marchent mieux ou l’expression d’un laxisme qui s’installe ? Il faut que ces puissantes armes contre la dilapidation des deniers publics exercent un pouvoir de dissuasion sans pitié pour mériter la confiance de la République. Et ce d’autant plus qu’elles ont carte blanche pour exercer leurs missions. De leur dynamisme et de l’exercice de leurs fonctions dépendra la moralisation des affaires publiques.
Cheikh Tidiane Dia
Source : Le Rénovateur le 07/02/2012
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