La manifestation du collectif «touche pas à ma nationalité» qui a eu lieu ce samedi 28 janvier à partir de la polyclinique du marché de la capitale à Nouakchott, a été l’occasion de tirer à boulets rouges sur le «système monoculturel que l’état a et continue d’introduire dans la société mauritanienne».
Le collectif réclamant notamment, à partir de ce constat, l’égalité et le respect de leurs droits culturels, surtout pour les langues.
C’est un peu moins de 200 personnes qui se sont mises en branle vers la Présidence, à partir de la rue du comptoir américain, près de la polyclinique du marché de la capitale, ce samedi 28 janvier. Sur une dizaine de panneaux immaculés, peints en rouge, noir et bleu, différents slogans relatifs à une «reconnaissance réelle» des langues nationales, notamment pulaar, soninké et wolof.
«Nous sommes dans la continuité des revendications liées à ce recensement qui contient encore quelques écueils, mais aujourd’hui on insiste surtout sur la question des langues nationales. Nous exigeons leur officialisation et leur introduction dans le système éducatif. C’est un droit légitime non-négociable» affirme Abdoul Birane Wane, coordinateur du collectif.
«Ces revendications ne sont pas politiques, elles sont du domaine de nos droits non-respectés. Quant à la représentation à l’assemblée nationale, le vrai problème provient du découpage électoral qui fait que les négro-mauritaniens ne peuvent pas avoir le tiers des fauteuils du Parlement. Donc nos voix ne peuvent pas peser dans ce cas, et le vrai combat doit se mener donc, de notre point de vue, dans la rue» continue Wane.
À dix mètres de lui, des groupes de rap, issus des 51 qui ont manifesté leur soutien à TPAMN mercredi dernier, sont là en signe de solidarité pour manifester leur «refus du système inégalitaire actuel» expose Yero, un des membres du groupe Minen Teyi, affilié à ce mouvement.
«Le combat de TPAMN est un combat juste qui doit être soutenu. Toutes les forces politiques du pays doivent appuyer les revendications justes des mouvements sociaux, dont celles de TPAMN» argue pour sa part l’avocat et membre de l’UFP, Lô Gourmo, qui a fait le déplacement pour cette manifestation.
«D’autre part, les revendications liées à l’officialisation des langues négro-africaines, comme l’arabe, par respect pour la diversité, et surtout pour l’unité nationale, sont justes. Tout le peuple s’active en ce sens depuis trente ans; mais l’état a saboté ces revendications et a transformé le système actuel de rapport entre les langues, en un système inacceptable d’oppression, où les nationalités négro-africaines sont rejetées dans l’enseignement de leurs langues. Donc il s’agit ici, de reposer le principe de l’égalité entre les langues. Et c’est la principale condition pour que l’unité nationale soit acquise et renforcée» conclut l’avocat.
Mamoudou Lamine Kane
Source : Noor Info le 28/01/2012
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