Jusqu’à une date récente, les dialoguistes de l’opposition participationniste et de la majorité présidentielle avaient le même ton sur les résultats considérables et utiles pour le peuple » du dialogue politique, dont l’accord conclu enregistre depuis sa signature des lentes avancée.
Mais, à l’approche de l’échéance des élections législatives et municipales, ayant déjà fait l’objet d’un premier report, ces négociateurs n’affichent plus la même cohésion, ni le même langage, puisque le pouvoir tient fermement à ce calendrier électoral, alors que l’APP, partenaire capital de la concertation, juge de telles élections impossibles à cette date.
Il est impossible d’organiser des élections législatives et municipales en cette période difficile accentuée par des insuffisances matérielles et techniques » a révélé le leader de l’App et président de l’assemblée nationale Messaoud Ould Boulkheir à l’agence Rayid d’informations. Evoquant la Ceni dont les autorités envisagent la mise en place dans les plus brefs délais, pour assurer l’organisation de cette élection à la date préétablie, Ould Boulkheir précise qu’il est capital d’accorder plus de temps à cette structure électorale, pour pouvoir s’organiser, se doter du matériel nécessaire et du personnel qualifié, estimant que les mandats des conseils municipaux et des élus des deux chambres parlementaires doivent être prolongés. Messaoud a même insisté sur ce report, précisant que c’est la seule et unique solution qui garantisse le succès des élections législatives et municipales. Malgré ses réserves, l’illustre opposant centriste est convaincu que les futures consultations électorales, seront les premières élections transparentes en Mauritanie, indiquant qu’elles seront organisées loin de la mainmise habituelle de l’administration.
En plus de ces premières différences de point de vue entre les dialoguistes de l’opposition et de la majorité, il y a lieu également de prendre en considération cette fronde spectaculaire du parti Sawab du bloc des partis artisans de l’accord du dialogue politique. En effet, son leader avait reconnu cette semaine que l’actuel pouvoir est incapable de jouer le rôle utile qui lui permet de tirer le pays de l’impasse politique et de mener la Mauritanie vers la berge du salut. Des propos qui dissimulent des débuts de brouille au sein des partenaires du dialogue politique, illustré par la nette divergence des avis sur des questions cruciales de la vie politique, à laquelle il faut ajouter le rejet total de l’opposition radical du dialogue, voire même ses appels à la destitution du pouvoir de Ould Abdel Aziz.
Des indicateurs qui présagent un possible accroissement des rangs des adversaires du régime avec le refrain de cette mouvance bathiste qui emboite avec son discours, la voie empruntée par les islamistes.
Seul reste encore le parti El Wiam, qui semble entrer depuis un certain temps dans un silence énigmatique, alors que le profil familier de son leader comme acteur politique conciliateur ne se fait pas ses jours-ci prodigue à des moments où, pourtant, c’est quasiment la rupture totale entre le pouvoir et ses opposants.
Md Ould Md Lemine
Source : Le Rénovateur le 25/01/2012
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