Esclavage: La véritable lutte doit se faire « sur le terrain » (Birame)

Biram Ould Dah Abeid a appelé la diaspora mauritanienne installée en France de s’investir davantage « en apportant un soutien financier conséquent aux activistes qui bravent les cordes d’oppression du système raciste en Mauritanie ».

C’est lors d’une conférence organisée par la Coordination des anciens militaires mauritaniens en exil (CAMME) que le président de l’Ira a déclaré que : « la lutte pour la libération ne peut se faire sans l’aide de la diaspora ». Il a ajouté que les mauritaniens établis depuis des années en France et partout dans le monde devraient penser à se redéployer « car la véritable lutte devrait se faire sur le terrain ». Il est trop facile, a-t-il laissé entendre, de rester à Paris avec sa famille et s’adonner à la critique des injustices alors que les tiens subissent toutes formes d’humiliation au pays.

Actuellement en tournée en Europe, Biram a profité de son passage à Paris pour exhorter la diaspora à s’investir financièrement pour aider les activistes du mouvement « Ne touche pas à ma nationalité ». Les jeunes ont besoin de soutien, il est impératif de les épauler, et il ne faut plus attendre, a-t-il déclaré. Car des activités se préparent et les jeunes manquent cruellement de moyens. Hier, il nous manquait des jeunes engagés et consciencieux, aujourd’hui, nous en avons en centaines, il faut les accompagner en finançant leur lutte, a-t-il indiqué.

Les anciens militaires exilés en France, a-t-il affirmé, ont stratégiquement leur place en Mauritanie. « Car le système a peur de radicalisme prôné par l’IRA ». a-t-il soutenu. En effet, ce n’est pas avec des rencontres avec des politiciens étrangers et les diplomates qui feront changer.

Il a longuement insisté sur le retour au pays en déclarant qu’il faut revenir nous aider d’occuper de l’ambassade de Qatar pour exiger l’extradition de Maouiya Ould Sid’Ahmed Taya et sa traduction devant la Cour Pénale Internationale.

C’est dans la même foulée, qu’il a déclaré devant l’auditoire composé d’anciens militaires, des réfugiés politiques et jeunes étudiants que « les noirs devraient rentrer en Mauritanie pour mener la lutte et avoir le courage d’affronter la mort ». Car l’enjeu pour le leader haratin c’est d’amener les autorités et plus particulièrement les généraux « à lâcher du lest » par la pression.

Biram Dah Ould Abeid est longuement revenu sur le pèlerinage d’Inal effectué par son mouvement IRA et ses partenaires composés des organismes de droits de l’homme. Il a tout de même le manque d’engagement de certains notamment sur le plan financier. Il a rappelé que le pèlerinage méritait plus de financement que celui a été collecté. C’est sur un ton remonté que Biram a exhorté à la diaspora à plus de sacrifice afin de respecter le serment notamment celui du rétablissement de la mémoire des victimes militaires et civiles. Pour ébranler les idéologies racistes des généraux, Biram en appelle également à la diaspora à renforcer leur solidarité et donner plus de considération aux activistes.

Il a confié qu’il ne discutera jamais avec le gouvernement tant que les criminels et coupables des événements ne se présentent publiquement leurs excuses aux veuves et aux orphelins avant leur traduction en justice.

Biram a abordé d’autres questions entre autres le rapport de l’IRA avec les partis politiques. Il a affirmé que son mouvement est aujourd’hui fortement sollicité puisqu’il constitue une « force électorale incontournable ». Cependant, toute union passe par une suscription de la justice et la vérité sans cet engagement nul parti politique n’aura un droit de cité dans son champ d’action. Néanmoins, il a avancé avoir des bonnes relations avec Ibrahima Mocktar Sarr ( AJD/MR), Boubacar Ould Massoud ( SOS Esclaves) et Kane Hamidou Baba ( MPR) .

Il a indiqué le fait que la Télévision mauritanienne ait censuré certains propos du Président Sarr tout en saluant le courage du député Kane lorsque ce dernier affirme que « ceux qui ont prié à Keadi devraient aussi aller à Inal ». Pour lui, « Ceux qu’ils font , c’est à notre faveur ». Il a exhorté au grand public d’accorder du respect et de la considération à ces trois personnalités malgré leur rapprochement avec le régime en place. Car « ces trois leaders peuvent toujours revenir » a-t-il souligné.

Par contre, il a précisé que « nul ne me lie avec Massoud Ould Boulkheir et Bodiel Ould Hameid, lesquels ont déclaré qu’il n y a pas d’esclavage en Mauritanie. Je les combats ».

C’est par ces mots que le leader abolitionniste s’est exprimé par rapport à l’attentat contre sa personne en donnant des détails : « Ma mort sera la fin de toute possibilité de gouverner la Mauritanie. C’est un attentat fomenté à l’encontre de sa personne par certains militaires proches d’Aziz pour me tuer à la descente de l’avion ou lors de l’une de mes sorties publiques. On ne peut pas fuir la mort, il se peut que je meurs seul ou avec d’autres. Nous ne pouvons rien contre les cycles de la mort. Mais, je suis convaincu que le système cherchera toujours à me liquider. Mais, j’aurais toujours des témoins. En me tuant, ils vont aussi liquider une équipe de douze jeunes se chargeant de ma sécurité. Le jour qu’ils le feront, je suis convaincu que l’Otan sera à Nouakchott et que l’Onu se mobilisera. »

Source  :  Al Akhbar le 25/12/2011

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