Entre l’opposition » participationniste « et la Coordination de l’opposition démocratique (COD), le torchon brûle à nouveau sanctionné par un conflit ouvertentre le camp du président de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir, et celui du chef de file de l’opposition, Ahmed Ould Daddah.
Rien ne va plus au sen de l’ex-opposition traditionnelle. Après la sortie musclée de Messaoud Ould Boulkheïr contre ahmed Ould Daddah, c’est désormais au tour de l’UFP d’entrer en jeu, disloquant les dernières chances de regroupement des anciens camarades de lutte politique. Aujourd’hui, la polémique revient, avec les commentaires peu amen du député Mohamed Moustapha Ould Bedredine sur la dernière sortie » musclée « de Messaoud Ould Boulkheir contre la COD qui voulait » entraîner la Mauritanie sur la trace des révolutions arabes » ! Pour le vice-président de l’Union des forces de progrès (UFP), le député Mohamed Moustapha Ould Bedredine, l’attaque frontale de Messaoud Ould Boulkheir contre la COD « est un fait étonnant et regrettable » laissant comprendre, selon cet élu, que le président de l’Alliance populaire progressiste (APP) » n’a pas pu pardonné à la COD d’avoir un avis différent du sien « .
Dans une interview accordée à un site de la place, Ould Bedrdine précise qu’en s’en prenant à l’opposition « le président Messaoud se trompe de cible « , souhaitant qu’il » revienne sur ses propos et s’excuse, comme il lui est arrivé de le faire dans le passé « . Et Ould Bedredine d’ajouter que celui qui veut vraiment savoir de quoi retourne ce gouvernement, il doit mener une enquête plus approfondie sur ce qui se passe dans les secteurs de la pêche, des mines et de l’état-civil où l’on peut « se rendre compte qu’il y a des conseillers et des directeurs qui » commandent « aux ministres !
Commentant le dernier défilé militaire à l’occasion de la fête de l’armée, Ould Bedrdine a indiqué que l’armée mauritanienne » ne va pas voler au secours d’un dictateur, quand son régime commence à chanceler « , précisant que » la police politique et les milices n’ont pas pu sauver Ben Ali et Kadhafi « .
Pour le député Ufp, » la force aujourd’hui réside dans l’application des principes de la démocratie et de la liberté « , précisant que cela ne signifie nullement que l’opposition » est contre le renforcement des capacités de l’armée « , mais considère que » la priorité doit être donné à la nourriture des affamés, à la réforme de l’enseignement, à la santé et à l’habitat décent pour les citoyens « .
Commentant le projet de loi de finances pour l’année 2012, Ould Bedredine n’a pas hésité à dire qu’il s’agit d’un » budget fictif « , indiquant que le » budget véritable est celui qu’exécute le gouvernement de l’ombre et qui demande au gouvernement apparent de le conceptualiser et de le présenter au Parlement sous forme de loi de Finances rectificative « .
En ce qui concerne la libéralisation de l’espace audio-visuel, Ould Bedredine a indiqué que le pouvoir » a continué à avoir la mainmise sur les médias officiels et vient d’en faire de même avec d’autres organes « , ajoutant que » cette libéralisation a, elle aussi, raté son objectif, tout à fait comme Messaoud « ! Ould Bedredine est également revenu longuement, comme on pouvait s’y attendre, sur les résultats du dialogue et sur la position de la COD qui considère qu’il s’agit d’un » non évènement « . Il a rappelé que dans un document produit le 12 novembre 2011, la Coordination de l’opposition démocratique avait passé en revue les » garanties nécessaires pour la réussite du dialogue « , précisant que la suite des évènements constitue la preuve que sans cela rien de bon ne pouvait être obtenu.
Il dira que ces résultats sont décevants parce qu’ils ne permettent pas de dire, à l’heure actuelle, que la crise est dépassée. Dix formations de l’opposition continuent encore à s’en tenir à leur position de l’avant-dialogue, considérant que les questions qui fâchent n’ont pas été abordées : prérogatives du président, garanties de la neutralité de l’administration, situation du Basep (garde présidentielle), qui égratigne l’honneur et le respect de l’armée mauritanienne. Au lieu de tout cela, les participants du dialogue, ont préféré » innocenté les anciens putschistes et mettre en place un dispositif les prémunissant contre d’éventuels coups de force » ! Et le vice-président de l’Ufp de poursuivre : » si nous regardons une requête essentielle de la COD, comme celle concernant la Commission électorale nationale indépendante (CENI), on se rendra compte que les » dialogueurs » ont convenu de la création de cette instance mais sont allés, en même temps, lui chercher une direction générale des élections, qui lui fera une rude concurrence, au niveau du Ministère de l’Intérieur, parce qu’elle conserve les mêmes prérogatives que ce dernier avait dans le passé » ! Elle tiendra donc, dans de telles conditions, note Ould Bedredine, le rôle de facteur chargé de transmettre les décisions du ministère de l’Intérieur.
En ce qui concerne les amendements proposés au niveau du code électoral, Ould Bedredine reconnaît qu’il y a des points positifs au niveau de l’accord entre la Majorité et l’opposition » participationniste « , telles l’augmentation de la proportionnelle au parlement et la volonté de lutter contre le nomadisme politique. Mais, note le député Ufp, il y a également des points négatifs qui jouent comme une sorte de pendants à ce qui peut être considéré comme des avancées. Ould Bedredine cite, dans ce cadre, l’élimination de la proportionnelle au niveau des élections municipales, l’absence de débat sur un état-civil délabré, alors que l’on sait, note le vice-président de l’Ufp, que la fiabilité de ces documents constitue la garantie essentielle pour l’organisation d’élections justes et transparentes.
Enfin, concernant la manière dont les amendements constitutionnels vont être approuvés (par voie référendaire ou par vote du Parlement), Ould Bedredine dira que cela est peu importante » parce qu’aucun espoir n’est fondé sur un tel dialogue, tant que les questions d’importance pour le peuple mauritanien ne sont pas abordées « .
Sneiba Mohamed
Source : L’Authentique le 18/12/2011
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