Alors que le discours officiel du gouvernement évoque « un déficit pluviométrique » en Mauritanie, un document officiel révélé par ALAKHBAR confirme que la situation a été décrit comme « similaire à celle de 2002 qui est classée une année de grande sécheresse ».
Le plan du programme de l’intervention « EMEL 2012 » (Espoir), dont ALAKHBAR a obtenu une copie, affirme que la Mauritanie a connu cette année « un déficit pluviométrique parmi les plus importants de la décennie. Comparée à la normale 1971-2000, 60% des stations sont fortement déficitaires tandis que la répartition de la pluviométrie en 2011 est similaire à celle de 2002 qui est classée une année de grande sécheresse ». (Texte intégral du document)
Le document indique que « les prévisions les plus optimistes tablent sur une chute de la production (céréalière) de 75%. Elle passerait d’environ 120.000 tonnes en 2011 à 29.000 tonnes cette année ».
A Diéri, à titre d’exemple, où les principales variétés cultivées sont le petit mil, le sorgho hâtif et le niébé, « la production attendue est estimée, dans le meilleur des cas, à 20% de celle de l’hivernage dernier ». A Walo l’activité agricole est « quasi-inexistant cette année en raison du faible niveau des crues du Fleuve Sénégal » stipule le document.
Le secteur de l’élevage, qui occupe totalement ou en partie environ 60% de la population active du pays et contribue pour 12% du PIB, ne va pas mieux. Il est « sérieusement compromis ». Selon le document, « la majorité des superficies de nos différentes Wilayas » est classé comme « zones où la situation est qualifiée de mauvaise et qui nécessitent une intervention dès le mois de novembre ».
A côté de tous ces présages d’une année exceptionnellement difficile, le plan attire l’attention sur « la situation relativement semblable qui prévaut chez la plupart de nos voisins du Sahel, lesquels constituent traditionnellement un filet de sécurité en matière de transhumance et d’échanges transfrontaliers des céréales traditionnelles ».
Le programme EMEL 2012, annoncé par le gouvernement face à cette situation, sera financé à hauteur de 25 milliards d’ouguiya par le budget de l’Etat. Le reliquat de financement sera recherché auprès de partenaires au développement. Son coût total est 44.4 milliards Ouguiyas.
Source : Al Akhbar le 14/12/2011
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