Dans une démarche sans précédent, le Trésorier Général de la République profitant de l’absence du Président Ahmed Hamza a débité la semaine passée le compte de la Communauté Urbaine de Nouakchott de plus de 638 millions d’ouguiyas sans autre forme de procès.
L’intérimaire à la CUN a aussitôt écrit au gouvernement pour protester et exiger que ce montant illégalement ponctionné soit restitué. Pour sa part, dans une déclaration à la presse le deuxième vice président de la Communauté Urbaine de Nouakchott Dr. Khalil Ould Mouloud a affirmé que depuis deux ans le gouvernement agit avec la Communauté Urbaine de Nouakchott avec un mépris inexplicable tout en rappelant que cet acte n’est pas le premier du genre et que l’Etat avait déjà confisqué des terrains qui appartiennent à la CUN comme ce fut le cas de la fourrière et l’espace public qui se situe juste derrière le siège de la municipalité sur de l’avenue Gamal Abdel Nasser. Ainsi, le gouvernement avait empêché des agents municipaux de travailler dans ledit parc tout en ordonnant leur emprisonnement et la confiscation de leurs matériel. Par la suite les travaux d’aménagement de certains ronds points de Nouakchott (dont l’approbation avait suivi tout le circuit requis) ont été inexplicablement arrêtés.
Il faut souligner que le compte de la Communauté Urbaine de Nouakchott est créditeur de prés de 3 milliards d’ouguiyas, grâce une gestion rigoureuse axée sur un contrôle stricte des dépenses et une augmentation substantielle des recettes. Grâce à la coopération décentralisée la CUN a réussi à drainer les fonds nécessaires aux investissements lourds que requiert une grande ville comme Nouakchott. Résultat des cette diplomatie tous azimuts, la ville de Nouakchott est devenue le 25 novembre 2011 vice présidente du fonds mondial du développement des villes (FMDV), chargée des relations avec l’Afrique et membre du bureau exécutif de l’Organisation Métropolis qui regroupe plus de 130 villes parmi les plus importantes du monde elle est ainsi membre des bureaux exécutifs de l’ensemble des instances de la coopération décentralisée. Alors le gouvernement a échoué coup sur coup à l’Asecna, à l’Unesco et au Conseil de Sécurité.
Mais la question que l’on se pose est pourquoi le gouvernement a-t-il besoin de recourir à de telle procédés pour payer Pizzorno ?
Lors de sa rencontre avec le peuple le président Aziz avait affirmé, que l’Etat prenait lui-même en charge le paiement de cette société, c’est ce même gouvernement qui bloque depuis plusieurs années une délibération du Conseil de la CUN portant sur l’instauration d’une taxe ou redevance pour l’enlèvement des ordures. Il faut savoir que la CUN bénéficie de l’autonomie financière et même le Président de la CUN ne pourrait pas payer Pizzorno s’il le voulait sans une délibération du Conseil seul habilité à arrêter l’affectation des ses subsides. L’Etat manque-t-il d’argent au point d’être condamné à de tels procédés pour payer une société qui menaçait de fermer à cause des impayés ? Ou alors c’est tout simplement le succès d’Ahmed Ould Hamza qui dérange un establishment qui accumule les boulettes.
B.C
Source : Le Quotidien de Nouakchott le 05/12/2011
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