Inculpé, Laurent Gbagbo en route pour la Cour pénale internationale

laurent-gbagbo-au-palais-presidentielL’ancien président Laurent Gbagbo a quitté, mardi 29 novembre, la Côte d’Ivoire en direction de la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye, a indiqué dans la soirée la justice ivoirienne.

Le procureur général de la Côte d’Ivoire avait notifié plus tôt à M. Gbabgbo le mandat d’arrêt émis par la CPI portant sur les crimes commis par les forces loyales à l’ancien chef d’Etat à la suite du second tour de la présidentielle, le 28 novembre 2010.

Le mandat d’arrêt aurait été signifié à Laurent Gbagbo en présence de deux de ses avocats, à Korhogo, dans le nord de la Côte d’Ivoire, où il est incarcéré depuis son arrestation, le 11 avril 2011. En septembre, le nouveau président ivoirien, Alassane Ouattara, avait indiqué qu’il renverrait Laurent Gbagbo devant la CPI.

« Cette décision de la Cour Internationale de justice est illégale et va à l’encontre des intérêts du pays et de la réconciliation nationale », a déclaré l’avocate de l’ancien chef d’Etat à Paris, Lucie Bourthoumieux dans un communiqué. « A un peu plus d’une semaine des élections législatives en Côte d’Ivoire [fixées au 11 décembre], elle risque d’attiser encore les tensions existantes dans le pays et les exactions dont sont régulièrement victimes les partisans du Front populaire ivoirien (FPI) », a-t-elle ajouté.

MANDATS D’ARRÊT AVANT LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES

La semaine dernière, l’avocat de l’Etat ivoirien, Me Jean-Paul Mignard, avait indiqué au Monde que des mandats d’arrêt seraient émis avant le 11 décembre, date des élections législatives en Côte d’Ivoire. L’avocat français ajoutait que Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-président, ainsi que Charles Blé Goudé, chef des Jeunes Patriotes, étaient eux aussi dans le collimateur de la CPI.

Maître Emmanuel Altit, avocat de Laurent Gbagbo, chargé de le représenter devant la Cour pénale internationale, avait pour sa part estimé que « l’arrestation du président Gbagbo [était] illégale et sa détention arbitraire » et avait déclaré que dès lors, la CPI ne pouvait avaliser une telle situation.

Le scrutin de 2010 avait entraîné des violences dans tout le pays entre les forces loyales au président sortant, Laurent Gbagbo, et les partisans d’Alassane Ouattara, dont la victoire avait été reconnue par la communauté internationale. Selon l’ONU, ces violences auraient fait plus de trois mille morts.

Stéphanie Maupas

Source: lemonde.fr

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page