« Les députés n’ont même pas accès à certains documents, relatifs aux mines notamment ».
Dans un entretien accordé à notre site, N’Gaidé Mody Amath Président du Conseil national de la Convergence Démocratique Nationale (CDN) par ailleurs candidat aux élections municipales à la mairie de Boghé a donné son point de vue sur la situation nationale marquée par le manque de dialogue entre le pouvoir et l’opposition, la crise économique.
Que pensez-vous de la situation politique et sociale actuelle?
Le chef de l’état est entrain de gérer la Mauritanie à sa manière désastreuse. Et vu que nous ne sommes pas aux affaires on ne peut que constater cette donne. Le président ne négocie avec personne, ni les partenaires sociaux, ni l’opposition. D’ailleurs les députés n’ont même pas accès à certains documents, relatifs aux mines notamment.
La situation est très inquiétante, voire grave même sur le plan politique et économique; on ne sait pas où on va. Récemment lors d’un diner débat, initié par l’Union des Forces du Progrès (UFP), des techniciens et économistes nous ont fait comprendre que la Somelec et la Somagaz étaient presque en cessation de paiement: elles devraient faire un dépôt de bilan.
Même si on vendait tous les biens de la SOMELEC, elle ne pourrait pas s’acquitter de ses créances vis-à-vis de ses bailleurs. Dans ces conditions, comment on peut continuer à dire que tout va bien, quant absolument tout va mal. La SOMELEC en 2005 avait un endettement de 2 à 3 milliards d’UM; cet endettement en 2008 était estimé à 18 Milliards et s’élève aujourd’hui à 35 milliards d’ouguiyas.
Quelles sont les solutions que vous préconisez pour sortir de ces crises?
A mon avis, il faut un dialogue franc. Le chef de l’État doit accepter de discuter avec les formations politiques, dont celles de l’opposition. S’il instaure le dialogue, écoute les différents partis politiques, je pense que l’on pourra éventuellement relever le défi. Il faut qu’on fasse un bilan clair pour les mauritaniens, car actuellement tout ce qui se passe est opaque.
Quelle est la priorité?
La cohésion sociale incontestablement. La RIM appartient à ses fils. Il faut que tous se sentent chez eux. On est entrain de procéder à l’alphabétisation de tous nos militants afin qu’ils s’expriment dans les différentes langues du pays pour une meilleur cohésion sociale. Le problème de la diversité culturelle doit être résolu une bonne fois pour toute. Il y a des mauritaniens qui ne se sentent pas chez eux dans leur propre pays, et c’est inadmissible. Un modèle de promotion sociale doit être pensé; pour que chacun croit en une chance réelle de s’élever dans la société mauritanienne, à la seule force de ses mérites. Ce qui n’est aucunement le cas aujourd’hui.
Propos recueillis par Awa Seydou Traoré
Source : Noor Info le 13/11/2011
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