Après les manifestations du collectif TPN, le 24 septembre à Kaédi et le 27 septembre à Maghama, violemment réprimées par les forces de l’ordre et qui s’étaient soldées par la mort du jeune Lamine Mangane, la blessure par balle de huit autres, l’arrestation puis la libération sans poursuites d’une quarantaine de jeunes à Kaédi ,
l’incendie du tribunal de Kaédi et d’une fourgonnette de la police entre autres, les jeunes du TPN à Kaédi ont organisé un gigantesque meeting, à la plaine située entre les quartiers de Gattaga et de Touldé, leur repaire pendant les évènements de septembre. La manifestation qui a regroupé près de trois milliers de personnes a commencé par une animation musicale d’une dizaine de groupes de Rap locaux avec l’animateur DJ Nima, fustigeant le régime d’Ould Abdel Aziz notamment par rapport à l’enrôlement, motif de la création du mouvement TPN, qu’ils qualifient de discriminatoire à l’encontre de la communauté noire de Mauritanie.
Au cours de l’allocution prononcée respectivement en poular (Ousmane Niane), soninké ( Tahara Wagué), français (Kaourou Diagana) et arabe (Kalidou Saidou Sy), les organisateurs du meeting ont passé en revue les motifs de la création de leur mouvement et leur volonté de poursuivre leur combat jusqu’à l’aboutissement de toutes leurs revendications pour une Mauritanie où règnent la justice, l’égalité de chance, le partage équitable des immenses ressources du pays, qui estiment-ils « sont entre les mains d’une minorité blanche », marginalisant de fait la grande majorité du peuple mauritanien (harratines et négromauritaniens), mais aussi l’enseignement des langues nationales, la responsabilisation des noirs aux hautes fonctions de l’Etat. Ils ont aussi rendu un hommage posthume à leur défunt camarade Lamine Mangane, considéré comme un martyr, tué par balle et aux blessés de Maghama ainsi qu’à leur camarade Bakary Bathily, en convalescence à Nouakchott, sauvagement molesté par les forces de l’ordre dans l’enceinte de la mairie puis au commissariat de police de Kaédi.
Au cours du meeting qui a duré près de trois heures d’horloge, il n y a eu aucun incident et les forces de l’ordre étaient postées près de la gare routière de la ville, à près de 700 m du lieu du meeting.
La manifestation s’est achevée dans le calme sur le rythme de la désormais chanson de Diamen Tekki et soldat Hem’s intitulée « touche pas à ma nationalité », et au cri de «mauritaniens nous sommes et mauritaniens nous resterons et on ne permettra à personne de nous reprendre notre nationalité, héritée de nos aïeux et ce au risque de notre vie. »
Vieux Gaye pour www.kassataya.com
Cp/ Gorgol
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