Un programme de formation professionnelle qui vient d’être lancé en Mauritanie a pour objectif de combler le fossé existant entre éducation et emploi.
Les autorités mauritaniennes ont lancé la semaine dernière un ambitieux projet visant à résorber le chômage des jeunes.
« L’objectif de ce projet triennal est l’adéquation entre la formation et l’emploi », a déclaré le 2 novembre Baba Ould Boumeiss, secrétaire général du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle. « Cette formation va profiter à 600 jeunes qui avaient abandonné l’école. Ils bénéficieront d’un apprentissage qui leur permettra de rehausser leur niveau technique et professionnel. »
Ce programme, financé par l’Union européenne, couvrira treize spécialités, notamment la construction, la mécanique, le froid et l’agriculture.
« Nous avons aussi impliqué tous les partenaires du secteur », a ajouté Ould Boumeiss. »Notre politique actuelle est fondée sur la formation et l’appui aux centres et aux organisations professionnelles agissant dans ce domaine ».
Ce reponsable a qualifié la formation professionnelle de « secteur essentiel dans le domaine de l’emploi et de l’intégration des jeunes dans la vie active », jouant un « rôle crucial » dans la lutte contre le chômage, la pauvreté et la marginalisation sociale.
A travers un certain nombre de présentations, les participants ont appris à connaître les différentes phases du projet, le profil des formateurs et l’impact de ce programme sur l’insertion des jeunes.
« C’est une très bonne initiative », a déclaré Mohamed Yeslem, l’un des participants. « Les jeunes ont besoin de projets de ce genre pour accéder au marché de l’emploi. »
Un point de vue partagé par Sidi Mohamed, diplômé et chômeur : » Il faut multiplier les initiatives de ce type. Aujourd’hui, des milliers de jeunes sont touchés par le chômage et les embauches sont rares. Donc des projets comme celui-là sont les bienvenus. Le fait que les jeunes soient sûrs d’obtenir un emploi à la fin de leur formation est une très bonne chose ».
Marième Sy, étudiante en biologie à Nouakchott, s’est montrée moins optimiste. « Il y a des centres de formation professionnelle dans toutes les régions, mais ceux qui en sortent se retrouvent généralement au chômage. Pourquoi ? Il faut améliorer les formations pour permettre aux entreprises de les recruter. »
« Ce qui aggrave le chômage chez nous, c’est le fait que les formations offertes aux étudiants n’ont souvent rien à voir avec la demande du marché du travail », a expliqué Issa Diop, étudiant à l’Université de Nouakchott. » A l’université par exemple, on ne forme que des chômeurs, parce qu’à la sortie, les étudiants n’ont qu’une formation théorique. C’est insuffisant pour trouver du travail. »
Bakari Guèye
Source : Magharebia le 09/11/2011
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com