Institution de l’opposition – dialogue politique : Complot inavoué contre Daddah ?

ahmed_ould_daddah_rim1Les résultats du dialogue politique continuent de faire l’objet d’intenses et de vives critiques depuis leur annonce jeudi dernier, particulièrement de la part de l’opposition boycotteuse.

En plus de sa sale note accordée à l’accord convenu entre les négociateurs, cette dernière perçoit clairement dans les résultats déclarés des visées politiques malintentionnées, notamment aux fins vindicatives.Chef de file légitime de l’opposition démocratique pour ses 47% de suffrages obtenus, malgré la machine de la fraude détenue par les hommes du pouvoir, aux présidentielles de 2007,

Ould Daddah, bête noire éternelle de Ould Abdel Aziz et de Messaoud, est incontestablement l’une des personnalités de l’appareil Etat qu’il faut aujourd’hui abattre à tout prix, en lui trouvant des défauts dans la future loi fondamentale à amender. L’accord issu du récent dialogue politique entre la majorité présidentielle et l’opposition participante est imparfait, dés lors où il n’est pas drapé du sceau consensuel pour faire l’unanimité de tous les mauritaniens au tour de ses résultats.

Par ailleurs, ce dialogue, a semble-t-il débordé de son itinéraire d’œuvre politique destinée à sortir le pays de l’impasse, puisque certaines de ses allures trompeuses, révèlent des relents de règlements de comptes politiques. Ceci est d’autant plus vrai si l’on sait que le chef de file de l’opposition démocratique et leader du Rfd Ahmed Ould Daddah est l’un des dirigeants politiques qui irritent pour sa réputation et sa constance et Messaoud Ould Boulkheir, son ancien compagnon de lutte au sein de l’Ufd/ère nouvelle et le chef de l’Etat Mohamed Ould Abdel Aziz, l’ami d’un moment crucial de complot contre la légalité sous la fausse appellation du changement pour la rectification.

Malgré ses réalités que Daddah, Ould Abdel Aziz et Messaoud cherchent à dissimiler quand ils se retrouvent ensemble, tous les mauritaniens savent que ce sont des dirigeants que rien ne peut unir, à part des intérêts politiques, comme c’est aujourd’hui le cas des deux derniers, alors que le leader de l’App a rempli le vase de propos virulents à l’endroit du président de la république, avant que ce dernier ne réussit à le dompter, susciter de vives insurrections au niveau de son parti presque parvenu au stade de l’implosion. A défaut de le liquider politiquement, Ould Abdel Aziz et Ould Boukheir, avec la bénédiction ou l’inattention de Boidiel sont arrivés à trouver, par le biais de leurs représentants dans les négociations du dialogue à préparer doucement et juridiquement l’éviction du chef de file de l’opposition de son juteux poste. Un souhait tant espéré qui peut prend acte dés l’adoption de la future loi fondamentale amendée, selon laquelle, il faut être impérativement un maire, un député ou un sénateur pour accéder à cette haute fonction politique.

Au cours de sa dernière conférence de presse, la COD a très bien discerné cette volonté tacite d’écarter Ould Daddah, qui demeure une menace politique omniprésente aussi bien pour l’actuel pouvoir que pour ses adeptes au sein de la majorité ou dans les rangs de l’opposition. Selon son président Me Mahfoudh Ould Bettah, le fait de lier le sort de toute l’opposition au poste d’un élu a des relents de « règlement de compte » personnel, rappelant les résultats de 47% obtenus par Ould Daddah à la présidentielle de 2007 face à Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. « Ce qui constitue une réelle légitimité» lui conférant d’occuper le poste de chef de file de l’opposition démocratique » a précisé Le président de la COD.

Autant dire que le plus politiquement correct dans cette intention de rectification apportée au statut de l’opposition qui exige le profil d’élu pour aspirer à ce poste est d’appliquer les mêmes mesures aux autres importants statuts de l’appareil Etat. Autrement dit, le président de la république, de l’assemblée nationale, du sénat, doivent tous aussi être obligatoirement des maires, des députés ou des sénateurs pour se hisser à ses hautes fonctions. Autant s’interroger, pourquoi, seules le poste de chef de file de l’opposition est concerné par cette procédure, si ce n’est pas une manière rusée, mais claire de vouloir confisquer, par complot déguisé, une légitimité populaire à son réel ayant droit. Notons enfin que réagissant à cette nouvelle approche du statut de l’institution démocratique, qui figure au menu des réformes constitutionnelles envisagées prochainement, le président du Rfd a indiqué au cours de la dernière conférence de presse que cet amendement n’est pas sage et qu’en plus, il constitue une personnalisation des choses.

Md Ould Md Lemine

Source: Le rénovateur quotidien

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