Depuis le jeudi dernier, date des violences entre police et manifestants contre le recensement dans le centre de Nouakchott, et en périphérie, au 6ème et 5ème, des jeunes sont portés disparus par leurs familles.
Ils ont été arrêtés pour la plupart apparemment par la police qui a arrêté à tout-va manifestants et non-manifestants dans des lieux privés qu’ils ont pénétré sans autorisation.
L’angoisse des proches- Depuis bientôt une semaine et dans la foulée des violences qui ont embrasé les quartiers du 5ème et 6ème à Nouakchott, la police a arrêté tout jeune à proximité des événements, même parfois, dans leurs maisons, concernés ou pas par les violences. Ousmane est de ceux-là. Voilà six jours que sa famille est sans nouvelles de cet originaire du Barkna.
«Il sort tous les matins vaquer à ses occupations. Assurément il ne participait pas aux manifestations. Mais jeudi dernier alors qu’il était en ville, la police l’a raflé comme ça. Nous avons fait le tour des commissariats de la ville pour le retrouver, en vain. Partout ou nous nous sommes présentés, on a entendu les mêmes propos: « Votre frère n’est pas là, il faut voir ailleurs»», confie Oumar, son frère. A force de chercher ils ont fini par savoir, ce mardi 4 octobre qu’Ousmane était retenu à Teyarat 3. Le cas n’est pas isolé : Certaines familles ont fini par retrouver les traces de leurs proches raflés de façon arbitraire jeudi passé. Mais l’angoisse demeure. «Mon frère n’a commis aucun mal. Mais voilà il a été arrêté de manière arbitraire. Cela n’est pas fait pas pour nous rassurer», continue Oumar.
Arrestations arbitraires- Les arrestations ne se sont pas faites que sur les lieux publics. La police a pénétré des domiciles privés à la poursuite de manifestants, et ont arrêté toute personne trouvée dans ces lieux. C’est ce qui est arrivé à Eli. Il a recouvré la liberté après quatre jours de détention. «La police poursuivait des jeunes quand ceux-ci sont entrés dans la maison. La police les y a suivis. Les manifestants ont pu s’échapper en sautant par-dessus le mur» raconte Eli arrêté par la police, avec son frère, tandis qu’ils étaient dans leur chambre. Pour Eli il n’y a pas possibilité d’erreur : les policiers étaient convaincus que ni lui, ni son frère n’étaient des manifestants. «Notre co-locatrice est sortie de sa chambre pour les persuader de nous laisser tranquilles. Ils étaient sur le point de nous relâcher, mais celui qui commandait n’a rien voulu comprendre», poursuit Eli. Lui et son frère sont conduits d’abord au commissariat de Sebkha 2, puis à Arafat. Le vendredi après-midi, il est débarqué au Commissariat en Charge des Mineurs en conflit avec la loi située au Ksar, vue sa physionomie. Il ne recouvrira la liberté que le lundi 3 octobre. Son frère lui, reste entre les mains de la police à Arafat. «Ils ont été passés à tabac au moment où la police les embarquait. Ce fait constitue à lui tout seul, un mauvais présage pour la suite des événements», affirme Silly un ami du frère d’Eli. Mais pour Eli, il n y a pas de doute possible : la liberté de son frère va se monnayer en espèces sonnantes et trébuchantes. Et puisque la famille serait prête à mettre la main à la poche, son «frère devrait bientôt être libre».
Samba Camara
Source : Noor Info le 05/10/2011
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