A 35 ans, le Mauritanien Ahmed Merhba Ould Abderrahmane est l’un des plus jeunes Présidents d’une Association membre de la FIFA.
Mais au-delà de l’anecdote, ce jeune homme dynamique, qui a été Président du FC Nouadhibou, l’un des grands clubs locaux, pendant 10 ans et qui est un entrepreneur à succès au pays, souhaite remettre sur les rails un football mauritanien moribond.
De passage à Zurich après son élection le 21 juillet dernier, il a rencontré tous les responsables de la FIFA à commencer par le Président Joseph S. Blatter. Avant de donner un entretien à FIFA.com où il évoque les défis à relever et les objectifs à court et long terme.
Ahmed Merhba Ould Abderrahmane, pouvez-vous nous dire la raison de votre visite à la FIFA ?
C’est une prise de contact, une visite amicale à la FIFA et à son Président. Je viens ici exprimer les intentions du nouveau comité directeur de la Fédération, élu le 21 juillet dernier. Je suis venu dire au Président nos dispositions pour travailler avec la FIFA et renforcer notre partenariat. J’ai pu de fait présenter les requêtes nécessaires pour aider le football mauritanien à se restructurer et se relancer. Je dois dire que je suis ravi d’avoir pu exposer mes doléances et de la collaboration qui s’instaure avec tous les services de la FIFA.
Quels ont été les sujets de discussion ici à Zurich ?
J’ai expliqué que notre football a souffert pendant plusieurs années d’une crise profonde. Le football s’est arrêté en Mauritanie, l’équipe nationale s’est écroulée au classement mondial du fait de l’inactivité. En tant que nouveau Président, je souhaite que nous revenions en force, avec l’aide de la FIFA. J’en ai profité pour inviter le Président Blatter en Mauritanie et pour discuter avec les différents responsables de la FIFA pour voir comment nous pourrons débloquer rapidement la situation.
Quels sont les principaux défis auxquels vous devez faire face ?
Nous avons connu par le passé de gros problèmes d’organisation. Notre Fédération est longtemps restée inactive et l’une de nos premières actions a été de faire en sorte que le siège soit de nouveau fonctionnel, de remettre en marche les moyens de communication. Notre priorité est de relancer le football national. L’idée est que la Ligue nationale s’occupe du championnat local, tandis que la Fédération se concentre sur le Développement. L’élite du championnat compte désormais 14 clubs, alors qu’elle n’en avait que neuf auparavant. Nous allons bientôt jouer des barrages pour permettre de faire passer la deuxième division à 16 clubs. Enfin, l’objectif est d’avoir une troisième division l’an prochain.
Y’a-t-il d’autres projets en vue ?
Oui. Nous souhaitons relancer l’académie nationale de Nouakchott, pour le football de base. Elle fonctionnait bien auparavant, elle a même permis de former des joueurs professionnels qui sont partis jouer à l’étranger. Mais elle aussi a cessé de fonctionner depuis quelques années. Dans un autre registre, nous allons revoir les Statuts de la Fédération pour les mettre en conformité avec les statuts standards de la FIFA. Et nous avons déjà innové en termes de média. En Mauritanie, il n’y a qu’une chaîne nationale, qu’il était difficile de convaincre de couvrir le football national. Or cette couverture est cruciale pour attirer les sponsors et nous faire grandir. Nous avons donc décidé de lancer nous-même un studio TV qui se chargera d’offrir un programme hebdomadaire aux chaînes de télévision. Le studio est en construction, nous espérons pouvoir commencer en novembre.
Quels sont vos objectifs ou vos souhaits pour l’avenir du football mauritanien ?
Notre équipe est jeune et dynamique, issue du secteur privé et du milieu du football. Nous voulons mettre cette expérience au service de la Fédération, pour moderniser le football. A terme, nous avons deux objectifs majeurs : qualifier la Mauritanie pour une Coupe du Monde de la FIFA ou une Coupe d’Afrique des Nations et organiser une compétition africaine, avec le soutien des pouvoirs publics, quelle qu’en soit la catégorie.
Source : Fifa.com le 04/10/2011
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