Des hommes en armes ont empêché dimanche le début de la construction d’une caserne militaire à Abeïbara,
localité du nord-est du Mali ayant été le théâtre en 2008 d’affrontements meurtriers entre l’armée et des rebelles touareg, a appris lundi l’AFP auprès des responsables de la sécurité.
« Les travaux de construction de la caserne militaire d’Abeibara venaient à peine de commencer quand des hommes armés sont venus renvoyer les ouvriers et faire exploser le matériel », a déclaré par téléphone un responsable du gouvernorat de Kidal (nord-est), région administrative abritant Abeïbara.
« Ils sont venus sur les lieux en voiture. Ils étaient nerveux. L’un d’eux a dit: +Si nous revenons ici, c’est pour tuer », a ajouté ce responsable.
Ces informations ont été confirmées par un élu du Nord et une source sécuritaire locale.
Selon cette dernière, les membres de la Garde nationale – un corps de l’armée – qui devaient sécuriser les lieux n’étaient pas tous sur place lors de l’irruption des hommes armés.
Pour l’élu du Nord, « à ce stade, il y a plusieurs hypothèses » sur l’identité des individus.
« C’est peut-être Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) qui a fait le coup, c’est peut-être des militaires de retour de Libye ou des bandes de criminels. En tout cas, tous avaient le même objectif: empêcher la construction d’un camp militaire qui les empêchera de se livrer à des trafics », a-t-il estimé.
La construction de la caserne d’Abeïbara entrait dans le cadre d’un vaste programme d’assistance et de développement des trois régions du nord du Mali financé notamment par des bailleurs de fonds européens.
En mai 2008, des rebelles touareg avaient attaqué le poste militaire d’Abeïbara (150 km de Kidal-ville), proche de la frontière algérienne. Il y avait eu officiellement 32 tués, dont 15 militaires, et 31 blessés.
L’attaque avait été attribuée à des rebelles dirigés par Ibrahima Ag Bahanga, qui avaient rompu une trêve avec l’armée, rejoint par un mouvement qui avait renoncé à un accord de paix signé sous l’égide de l’Algérie.
M. Ag Bahanga, considéré comme le plus radical des chefs rebelles, est mort en août dans un accident dans le nord-est du Mali.
© Agence France-Presse via afreekelection
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com