Depuis le lancement du dialogue politique entre la majorité et l’opposition , les mains d’ombre des officines de la police politique travaillent d’arrache-pieds pour trouver à chaque fois l’expédiant qu’il faut pour circonscrire les débats autour d’une orientation générale dans laquelle tous les problèmes sensibles vont être dilués.
Ce plan savamment tracé échappe à beaucoup y compris à ceux qui sont porteurs d’un projet sur l’unité, la cohabitation, la lutte contre l’esclavage etc…dont les voix ne sont que des sons à peine audibles.
En somme tous les sujets dits sensibles trouveront des entregents chargés d’atténuer voire de banaliser les problèmes aux fins de les empêcher d’être analysés comme il faut. Cette stratégie travaillée par des idéologues de l’ombre est visible sur toute la chaîne de la machine politique mise sur pied par le dispositif en toile d’araignée qui couvre les assises de ce forum du dialogue national. Dès lors, comment s’attendre à ce que des questions aussi importantes et urgentes comme le respect des diversités culturelles de la Mauritanie, la problématique des langues nationales, le partage des hautes fonctions de l’Etat, la réforme du système éducatif et d’autres et d’autres points encore qui divisent les mauritaniens trouvent leurs solutions ? Comment surtout comprendre qu’au sein des commissions techniques chargées de superviser et d’encadrer les ateliers les choix ne reflètent pas l’image d’une Mauritanie plurielle. Le principe d’un dialogue honnête et constructif doit s’accommoder avec des valeurs de démocratie de tolérance et de respect réciproque. Dans un dialogue où les rapports de force ont été placés d’un seul côté il serait chimérique voire utopique de s’attendre à des résultats qui satisfassent toutes les parties. Les formations qui tiennent lieu de l’opposition impliquées dans ce dialogue n’accordent pas à de tels problèmes, leur véritable valeur leur préférant d’autres questions moins dérangeantes et plus consensuelles. Les quelques formations censées poser ces questions ne font pas le poids face à une kyrielle de partis de la majorité fortement conviés à prendre part à ce dialogue pour jouer aux sapeurs pompiers en cas de situation de détresse. La plateforme que l’opposition avait élaborée dans le cadre de ce forum n’a plus de négociateurs crédibles pour tenir une confrontation autour des grandes questions de l’heure. Les quelques simulations qui seront mises en œuvre visent à amuser la galerie et détourner les débats de leur véritable cadre. Non, le dialogue au vrai sens du terme n’aura pas lieu et pour cause il a été raté du fait d’une absence d’interlocuteurs à la hauteur. Cette propension à faire croire que tous les problèmes seront abordés de manière sérieuse , libre et démocratique est la énième pantalonnade que les mains tapies dans l’ombre utilisent pour divertir l’opinion et masquer la réalité sur un malaise qui déchire le pays depuis des années. Les problèmes resteront posés tant que des solutions réelles ne sont pas trouvées. On ne peut pas continuer à faire croire que l’unité nationale est possible avec des actes contredisant le discours officiel. Ce dialogue ne saurait tromper que ceux qui ont une mémoire courte de l’histoire politique de la Mauritanie et de la méconnaissance de l’influence exercée par les lobbies extrémistes sur les décisions politiques du pays. A la fin, toutes les parades seront utilisées pour fabriquer un document de synthèse des travaux taillé sur mesure et estampillé : « assises nationales du dialogue politique entre la majorité et l’opposition. ». qui va aller de telles couleuvres ?
cheikh Tidiane Dia
Source : Le Rénovateur le 21/09/2011{jcomments on}
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