Passif humanitaire: COREMI réclame davantage d’implication

Le collectif des rescapés et militaires des évènements de 1990-1991, qui ont vu près de 500 de leurs frères exécutés dans les casernes ou radiés des corps de l’armée, de la gendarmerie et de la garde nationale a tenu ce mardi 13 septembre, un point de presse au niveau de son siège, situé non loin du Cinéma Saada (Sebkha).

Le but de cette rencontre avec la presse était, selon les organisateurs, d’éclairer les membres du collectif venus très nombreux sur cette deuxième étape du règlement de ce douloureux dossier.
Prenant la parole, le premier, le président de COREMI, l’ex capitaine Sy Abou Bocar a tout d’abord tenu à remercier le président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz pour avoir décidé de régler le problème du passif humanitaire. M. Sy a rappelé brièvement la rencontre avec le président de la République, les 2 engagements sur 4 qu’il avait pris (droit de mémoire, droit de réparation) et l’importante collecte des données de son organisation. Au sortir de cette rencontre, COREMI a procédé au recensement exhaustif des rescapés dans un document remis au président de la République par le président du collectif des victimes de la répression (COVIRE), l’ex lieutenant Sy Abou. «Mais la suite, vous la connaissez», se désole M. Sy Abou Bocar. En effet, les responsables de COREMI, s’étonnent de constater que seuls moins des deux tiers de sa liste (1468) des rescapés, sont retenus par la commission dite de liquidation et à partir de laquelle, les rescapés perçoivent depuis quelques jours, une «aide» au ministère de la défense. Une douche froide pour COREMI qui déplore et s’étonne des nombreuse omissions. Un fait relevé par le président d’ARAFA, l’ex capitaine Breika Ould M’Bareck. L’homme qui s’est beaucoup remué pour le dossier indique qu’il y a eu beaucoup d’erreurs parce que certains collectifs ont été marginalisés par la commission. C’est fort de ce constat que COREMI demande avec insistance au Président de la République, son implication dans la commission. «Si nous étions associés à cette commission, on aurait pu éviter ces omissions», fait remarquer le coordinateur de COREMI. Qui s’interroge : comment peut-on comprendre que deux rescapés ayant partagé le même calvaire, ayant subi les mêmes tortures, gardés au secret n’ait pas les mêmes droits ? En effet, beaucoup de cas pareils ont été enregistrés. Les responsables de COREMI se disent déterminés à poursuivre leur combat. «Le processus ne fait que commencer, il est loin d’être clos ; nous nous battrons pour que personne ne soit laissée en rade», indique un responsable de COREMI Les responsables de COREMI disent vouloir éviter les travers qui ont marqué la gestion du premier volet du passif humanitaire, à savoir l’indemnisation des ayants droits des victimes. Pour rappel, des dizaines de veuves et orphelins attendent toujours leurs indemnisations.

A qui la faute ?
A cette question posée par les journalistes, les responsables de COREMI ont répondu qu’ils se la posent eux-mêmes. Comme ils se demandent en fonction de quels critères les montants octroyés ont été fixés. En effet, il y a eu beaucoup de commissions qui ont travaillé sur ce dossier et personne ne sait exactement où se situe la faute. Ce qui est sûr, c’est que si le gouvernement veut sérieusement régler ce dossier, il doit impliquer l’ensemble des collectifs et en premier lieu les principaux concernés par cette phase du règlement. Il ne sert à rien de privilégier les uns et de marginaliser d’autres.

Source  :  lecalame.info le 14/09/2011

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