Fini le temps où les Nouakchottois soignaient les murs de leurs demeures. Fini aussi le temps où ils apportaient des soins à leurs portails.
On se rappelle il y a quelques années que d’aucuns s’activaient à donner une belles vue de ses maisons. Du jour au lendemain on voyait se multiplier les portes selon des normes architecturales de toutes origines ; on allait du faux gothique à l’extravaguant. On se rappelle aussi de la frénésie de construction des enceintes des édifices publics. Des édifices militaires aux ministères en passant par les établissements publics, chacun se faisait le point d’honneur à construire son mur d’enceinte le plus massif qui soit.
Cette frénésie à se donner une belle vue n’est plus de mise aujourd’hui. Circulez à travers les rues de Nouakchott et vous mesurerez combien les Nouakchott sont plongés dans la désuétude. Il est certes vrai que les temps ont changé, et que l’argent ne coule plus à flot comme aux époques immémoriales. Mais il est aussi vrai que les habitants de Nouakchott n’ont plus de temps à accorder à la forme. L’essentiel pour chacun est de se construire une demeure où il est capable de s’abriter en compagnie de sa famille. L’esthétisme a disparu ay profit du pragmatisme. C’est pourquoi on découvre dans la capitale des maisons de toutes sortes, ne répondant à aucune norme architecturale. La devanture est déverbative avec des entrées fantaisistes qui ne signifient rien. A l’intérieur, quelques chambres construites n’importe comment, des toilettes exigües, une cuisine souvent accolée aux toilettes et des magasins le cas échéant ? De temps en temps, une cour, ou deux dont l’une est réservée aux animaux domestiques.
Amar Fall
Source : L’Authentique le 11/09/2011
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