SY ABOU, président du COVIRE :

 » Il y a des gens qui ne seront jamais régularisés, même si le processus dure un siècle et ils savent pourquoi. »

 

 

 

SY ABOU, président du COVIRE, a tenu à répondre face aux nombreuses critiques des rescapés militaires. Dans cet entretien, il lève un coin du voile sur le processus du règlement du passif humanitaire et les mesures prises par le gouvernement pour sa bonne marche. Il revient aussi sur le rôle joué par le Coremi et son collectif dans le processus.

QDN : Qui sont, les ayants droits dans ce dossier du passif humanitaire ?
SY ABOU : « La Coremi a fait un recensement de l’ensemble des gens qui se présentent, prétendant être des victimes. Après le Coremi a envoyé la liste à la commission du passif avec des propositions. La commission du passif l’a renvoyé dans les différentes administrations (armée, garde et gendarmerie.) qui connaissent les véritables ayants droits, car elles géraient avant, les dossiers de tout le monde. La commission a travaillé. Ils ont ramené une liste. Il devait y’avoir après, une confrontation entre la liste de Coremi et celle de la commission, mais le temps ne l’a pas permis. Toute personne qui se présente comme étant un rescapé, a été recensée. Mais ce n’est pas évident qu’il soit un rescapé. La preuve, nous connaissons des gens qui ont quittés l’armée bien avant, mais on a rien à leur dire, c’est à l’administration de prendre ses décisions. Il y a des gens qui ont quittés l’armée de manière légale et d’autres de manière illégale. Il ya des gens qui ont fait une demande de démission volontaire. Mais c’est à l’administration de dire que tel ou untel à quitter l’armée en telle année. Les administrations des trois états majors, vont apporter toutes les preuves. Il peut y’avoir des omissions, mais on veut le prouver. La commission a dit que cette liste peut ne pas être parfaite. Personne n’est exclu. Mais qu’ils n’oublient pas que l’armée suit la personne, le jour de son recrutement jusqu’à son départ. Tu peux nous tromper, mais tu ne peux pas tromper l’administration. On va renvoyer des réclamations et ils vont nous répondre.
Le conseil des ministres a précisé que le règlement concernent les rescapés de 81 jusqu’à 2004 parce qu’ils ont tenu compte des événements politiques qui sont passée en Mauritanie. Ce n’est pas une affaire de communautés. Au temps de Maouya tout le monde a subi les mêmes problèmes. Que tu sois bathiste, nassériste, flamiste….c’est tous ces problèmes que les administrations sont entrain de solder, à l’heure manière et à l’heure initiative

QDN : Pourquoi les uns ont été indemnisés et les autres exclus de la liste ?
Quand le comité interministériel est sorti le 02 juin, tout le monde était pris au dépourvu. C’est eux qui ont bousculé la commission pour demander de les payer avant la fête. Devant cette situation, que fallait-il faire. On était obligé de publier la liste, ceux qui n’y figurent pas, peuvent faire une réclamation. La commission va nous remettre les noms de tous ceux qui ne figurent sur la liste et les raisons pour lesquelles ils ont été exclus. Qu’est ce qu’ils veulent ? Qu’on bouscule l’administration. Avant la parution de la liste, la commission nous a appelés dans une réunion. Ils nous ont dits qu’ils sont au bout du travail. Ils ont dit « on paie maintenant ou on attend que toit soit prêt ». Le Coremi a fait une proposition concernant les rescapés. Le président de Coremi était présent. Il a demandé de dédommager les rescapés dont les noms figurent sur la liste au lieu de les faire attendre et que les autres peuvent attendre le règlement de leur situation. Quel choix faire alors à trois jours de la fête. ? L’Etat a fait une proposition le 02 juin. Quel a été leur réaction ? Ils ont déclaré qu’ils sont partants et qu’ils sont preneurs de ce que l’Etat leur propose. Où est ma responsabilité. Il ne faut pas que les gens reviennent en arrière, sinon même, l’Etat dira qu’ils ne sont pas sérieux.
Il n’y a pas de problème, l’administration est à leur écoute. La balle est dans notre camp, C’est à nous de recenser les gens et d’envoyer la liste à la commission. Pourquoi s’affoler ? Par contre, certains ne recevront pas un seul khoums, car ils savent dans quelles conditions, ils ont quitté l’armée.

QDN : Quel a été le rôle de SY ABOU dans ce processus ?
« Je n’y suis pour rien. Je ne fais pas parti de la commission, Je ne suis qu’un relais. Tout ce qui a été fait à été travaillé au sein de nos bureaux et avec toutes les commissions. Je fais le relais et je ramène le résultat à la commission. Le jour où le résultat est venu, le président de Coremi était présent, ainsi que le SG de Covire , les coordinateur de Coremi et de Covire . On a fait la réunion ensemble avec la commission. Où est ma responsabilité dans tout ca. Si ce n’est pas une étroitesse d’esprit. Parce que je dirige le covire, mais c’est de l’ingratitude. Je peux vous amener devant le bureau de Covire et l’ensemble des organisations (6) qui le composent, ils vous diront, comment ca s’est passé. Je ne connais pas le travail des collectifs. Ils me remettent leur travail, s’il ya une correction à faire, je la fais, mais je ne touche pas le nom, je corrige par rapport à la forme. J’ai seulement envoyé un listing qui est revenu avec un résultat. Pour les veuves, le Covire n’a fait que remettre à la disposition de l’Etat les doléances. Ce n’est pas à moi de dire que X ou Y ne fait pas parti des ayants droits, c’est à l’administration de le faire. J’ai deux cousins germains qui ne figurent pas sur la liste, rien que pour vous dire que je n’ai même pas assisté à la commission. Je suis une victime et je n’ai négocié ni pour moi, ni pour quelqu’un d’autre. La commission à dit que les listes restent ouvertes aux réclamations. Qu’est ce que les gens veulent.
QDN : Il parait que la commission a déclaré que c’était la dernière étape du règlement ?
La commission n’a pas déclarée que c’est la dernière étape du règlement. Elle a dit que c’est le lancement du processus de règlement des rescapés. La liste est ouverte puisqu’il peut ya voir des victimes qui ne se sont pas encore présentées. L’Etat a proposé une mesure qui stipule que tous les rescapés qui ont faits un certain nombre d’année, recevront une pension et un forfait. Mais, il y’aura des gens qui ne seront jamais régularisés, même si le processus dure un siècle et ils savent pourquoi.
Propos recueillis par Dialtabé

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 12/09/2011

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