« Messaoud l’a dit dans une conférence de presse. Cette commission sera présidée par El Wiam, donc par moi-même. Maintenant pour la composition, elle sera paritaire entre l’opposition et la majorité.
Je peux le confirmer, parce que nous sommes d’accord là-dessus, a déclaré Boidjel Ould Houmeid, président du parti El Wiam, dans une interview accordée à AlAkbar (interview)
Alakhbar: Quels sont les préparatifs du dialogue qui doit avoir lieu très prochainement entre le pouvoir et l’opposition?
Boidiel Ould Houmeid: Les journalistes parlent de date et de programme,quant à moi, je préfère ne pas en parler. L’essentiel est que l’opposition se prépare depuis longtemps et elle a une plateforme. Il y d’abord les dix points sur lesquels nous étions d’accord: une feuille de route consensuelle. Elle est édifiée par trois partis à savoir: El Wiam, APP et Hammam. Il y une autre partie qui n’est ni de la majorité ni de l’opposition et qui demande à faire partie de ce dialogue. Pour nous, le dialogue est ouvert. Seulement, je tiens à dire qu’il n’y a que deux pôles, ou l’opposition ou la majorité. Il ne peut pas y avoir un troisième . Les partis qui veulent participer au forum du dialogue sont les bienvenus. Mais s’ils sont des partis de l’opposition, ils doivent s’aligner derrière nous et s’ils sont de la majorité, ils doivent aller à la majorité.
Alakhbar: Comment envisagez vous que certains partis de l’opposition veulent dialoguer sans conditions alors que d’autres les exigent?
B.O.H: Il n’y a aucun parti qui veut dialoguer sans conditions. Mais je ne dirais même pas des conditions. Si vous regardez notre plateforme, il n’y a que des mesures que nous, tous, jugeons nécessaires pour faciliter le dialogue. Elles ne sont des préalables. Dès qu’il a eu la réponse du gouvernement en collaboration majorité présidentielle, nous nous sommes retrouvés et on a discuté pour enfin se mettre d’accord. Après,il y a eu deux mesures qui doivent être prises avant d’aller au dialogue proprement dit: Le report des élections et l’ouverture des médias conformément à une décision en commun accord avec la HAPA. Les autres mesures sont des choses à discuter dans le cadre du dialogue. C’est-à-dire le problème de l’administration, les fonctionnaires, le problème des marchés publics et l’accord de Dakar. Et ,nous n’étions pas d’accords de cette façon . Et nous qui allons au dialogue, nous avons eu une réponse favorable de la part du gouvernement.
Alakhbar: Et la composition de la commission qui supervisera le dialogue?
B.O.H: Messaoud en a déjà parlé dans une conférence de presse. Elle commission sera présidée par El Wiam, donc par moi-même. Maintenant pour la composition, elle est paritaire entre l’opposition et la majorité. Je peux le confirmer, parce que nous nous sommes entendus là-dessus.
Alakhbar: Vous avez parlé de médias publics tandis que beaucoup disent que le pouvoir n’est pas sincère sur ce point-là. Qu’en pensez-vous?
B.O.H: On ne peut pas parler de sincérité de quelqu’un avec qui on va discuter. Vous voulez discuter, vous sachez que vous êtes sincère et les autres sont libres. De toute façon, selon les déclarations du pouvoir et celles de l’opposition, les deux ensembles veulent le dialogue et sont sincères là-dessus (Raajil). Je vous donne un exemple de Mandela. En prison, il a accepté de dialoguer sans conditions préalables. Un des ses amis lui a dit vous voulez dialoguer avec Pieter Willem Botha, président sud-africain pendant l’apartheid alors qui est menteur. Il a dit je suis sincère, et par respect à ma personne je ne peux pas discuter avec quelqu’un qui est malhonnête. Donc je le prends comme quelqu’un de sincère. En matière de politique, on n’invente pas. On ne peut pas dire on va discuter avec Ould Abdel Aziz et son pouvoir mais c’est des malhonnêtes. L’histoire nous prouvera qui des deux parties était sincère.
Alakhbar: En l’absence des grands partis de l’opposition,voyez-vous une importance à ce dialogue?
B.O.H: Il ne s’agit pas du nombre ni du poids des participants. Nous ne sommes pas entrain de se mesurer. C’est plutôt la force de l’argument qui compte. Au sein de la COD,durant trois à quatre mois nous avons cherché à nous s’entendre mais e vain! Dans ce cas, je peux vous confirmer que nous sommes allés au dialogue parce que nous des partis d’opposition engagés. Etre de la majorité comme le disent certains,tel n’est pas notre souhait. Nous savons que dans ce pays il y a des problèmes et pour les résoudre, il ne s’agit pas d’utiliser la force. Nous pensons que s’il y a possibilité de les résoudre par le dialogue, il faut le faire.
Je dirais que même s’il y a confrontation, les gens finiront par se retrouver autour d’une même table. L’expérience est près de nous jetons un regard sur la situation qui prévaut dans les pays arabe, elle n’est pas encourageante. Nous ne souhaitons pas que la Mauritanie vive la même chose parce qu’elle est fragile. C’est un pays où encore l’esprit d’Etat et de nation n’existe pas. Et pour peu de choses, on peut devenir comme la Somalie. Donc tous les mauritaniens conscients doivent préserver ce pays par le dialogue.
Alakhbar: Quelles sont les garanties d’application des conclusions du dialogue ?
B.O.H: Des deux côtés, les gens sont convaincus que le dialogue c’est dans l’intérêt de ce pays. Je crois c’est la première garantie. La deuxième, c’est que l’expérience internationale nous montre qu’il faut que les gens se retrouvent pour trouver des solutions à leurs problèmes, S’il n’y a pas de dialogue, il n’y aura d’élection. Et s’il n’y a pas d’élection, on ne pourra pas parler de démocratie. J’ai dit à mes amis de l’opposition qu’on a pas crée un parti pour continuer à s’opposer et ne pas participer aux échéances électorales. Donc le dialogue c’est pour créer les conditions de participation aux élections d’abord. Au finish,si la solution nous convient , on participera aux élections et au contraire on n’y participera pas.
De ma part, je souhaite que le dialogue ait lieu dans de meilleures conditions. Au courant des discussions,il y aura sans doute des divergences mais l’essentiel est que le but soit atteint .
Alakhbar: L’esclavage est l’un des points qui sera discuté,comment l’aborderiez -vous dans le dialogue?
B.O.H: L’esclavage ne date pas d’aujourd’hui et d’ailleurs je fais partie des gens qui l’on posé très tôt(en 197. Peut être, le seul membre à l’époque du mouvement El Hor a avoir a fait la prison deux fois pour ce cas-là. Malheureusement, on est en train d’en faire une exploitation qui n’est pas dans l’intérêt du pays et on me fait toujours dire que l’esclavage n’existe pas en Mauritanie. Personnellement, juridiquement il n’existe plus en Mauritanie. Ceux qui le pratiquent, le font en clandestinité et ils pratiquent des choses interdites, comme le cas de la drogue et du vol. Le vol est interdit mais les gens continuent à voler.
Alakhbar: Justement, que pensez-vous de l’activité de IRA, dirigée par Biram Ould Abeidi?
B.O.H: Biram est un jeune que j’ai connu au moment où il a préparait une liste pour la mairie de Nouadhibou. Il sait qu’on n’est pas d’accord sur sa manière de poser les problèmes, mais il est libre. Peut être, il pense que c’est le meilleur chemin pour aller plus vite. Je crois que le problème de l’esclavage est le combat de tous les mauritaniens, tel qu’il existe actuellement. Je lisais, d’ailleurs, un arrêté qui de l’époque feu Moctar Ould Daddah, les gens disaient ma servante, ma femme, ou mes enfants. Ils étaient en train de s’adapter aux lois et ils continuent à le faire.
Alakhbar: Passons à l’enrôlement!Quelle est votre vision des faits qui en découlent?
B.O.H: L’enrôlement intéresse aussi les mauritaniens et il ne peut être l’affaire d’une ethnie ou d’une race donnée. Je vous donne mon exemple. Mon épouse n’est pas encore recensée parce que son père Fall Malick que vous connaissez, est né à Saint Luis. Vous pensez que je peux accepter que des enfants de Fall Malick ne soient pas rattachés à la Mauritanie. Vous connaissez aussi Mohamed Yahya Ould Ould Moctar Hassen qui fut ministre de intérieur et qui est maintenant vice-président de mon parti. Il est rejeté parce que sa mère est née à (l’étranger). Il faut revoir les choses, mais on ne peut pas le poser en problème d’ethnie ou de race. On ne peut pas accepter qu’on en fasse une autre exploitation. Cependant, il faut être clair nous sommes des mauritaniens et en droit d’exiger que ceux qui ne sont pas mauritaniens ne soient pas recensés en Mauritanie. Ceux qui veulent devenir mauritaniens par naturalisation c’est normal la loi le prévoit. Mais on doit prendre les précautions pour que seuls les mauritaniens soient recensés.
Alakhbar: Quelle évaluation faites-vous évaluez-vous du processus démocratique?
B.O.H: La démocratie n’est pas un objectif qu’on atteint ,voyons dans les plus grandes démocraties du monde ce qui s’y passe n’est pas exceptionnel. Aux Etats-Unis, vous-vous rappelez les élections entre Bush et Al Gore, celui qui avait la majorité des voix n’était pas celui qui a été élu à cause de leur système électoral.
La proportionnelle aux Etats-Unis, ou avant, n’existait, contrairement chez nous. En partie, nous les avons dépassés dans un domaine. Tout le monde est unanime que la véritable démocratie qui permet à tout le monde de participer selon son poids c’est la proportionnelle et non le système majoritaire à deux tours.
Alakhbar: La Mauritanie est un pays où il y a deux races. Alors l’unité nationale a toujours été prônée par les autorité et les partis politiques. Qu’elle politique entreprend El Wiam pour une véritable unité nationale ?
B.O.H: L’unité nationale ne peut pas être menacée et malheureusement se sont les politiciens qui manipulent et risquent de diviser la population, mais le peuple mauritanien a toujours été uni. D’abord,nous sommes un pays musulman à 100%, ce qui fait que favorise notre unité.Ensuite, nous avons toujours été ensembles et nous continuerons à vivre en commun. Le peuple mauritanien est uni bien avant les indépendances et les politiques. Je disais lors d’un meeting à Sebkha, que je préfère avoir un peuple uni et faire la politique avec qu’un peuple désuni qui risque d’éclater.
Source : Al Akhbar le 13/09/2011
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