Mauritanie : Ould Aziz sécurise les régions pour défier l’AQMI

En prélude à sa visite de travail à Paris le jeudi prochain, le président mauritanien Ould Aziz assure ses arriéres.

 

 

Le patron de l’espionnage mauritanien le général Mohamed Ould Hadi sécurise les régions en nommant cette semaine ses nouveaux hommes de confiance et en créant une nouvelle direction de la formation. Pour les observateurs, le déplacement de l’homme fort mauritanien dans la capitale française est  un signal fort à l’Aqmi pour le dissuader de nouvelles attaques d’une part et d’autre part une occasion de  demander plus de logistiques et d’armements pour faire face au réarmement de la nébuleuse islamique.

Le président Ould Aziz se rendra jeudi prochain à Paris pour une visite de travail en France. Cette rencontre avec son homologue français Nicolas Sarkosy intervient un mois après la visite du chef de la diplomatie française Alain Juppé à Nouakchott où il avait assuré le soutien de l’Elysée à la  guerre que mène la Mauritanie contre la nébuleuse islamique.
Auparavant le chef de l’Etat mauritanien avait pris le soin d’assurer ses arrières en avalisant le vaste mouvement du général Mohamed Ould Hadi, le patron de la sûreté nationale qui vient de nommer ses nouveaux  hommes de confiance à la tête des régions. Sur le plan de la politique intérieure cette réorganisation de l’espionnage mauritanien revêt une signification particulière.

Le bras droit de Ould Aziz  est réputé pour les grands coups d’espionnage qu’il a réussis dans le passé. En effet, Ould  Hadi a été plusieurs fois cité dans l’implication de la Mauritanie dans la guerre fratricide entre touaregs et maliens dans les années 90. Un puzzle efficace sous le règne de Ould Taya. Pour mémoire, ce général est un grand faiseur de complots puisque c’est lui qui avait aidé le général Aziz dans le pustch de 2008 et c’est encore lui qui avait aidé auparavant Ould Taya lors du coup d’Etat contre Ould Haidallah. Et, ironie de l’histoire, ce fut un homme clé dans la purge des Halpulaaren lors des évènements de 89. C’est un tandem aguerri qui date de longtemps et qui ne laisse aucun doute sur les intentions du chef de l’Etat pour poursuivre la guerre contre les terroristes islamiques.

Pour les observateurs, la prochaine visite de Ould Aziz à Paris est un signal fort aux barbus d’Al Qaïda des bonnes relations entre Nouakchott et Paris. L’occasion pour le locataire de la Maison brune de renouveler sa confiance et demander plus de soutien logistique et de formation de la France raison pour laquelle une nouvelle direction de la formation en matière de sûreté nationale a été créée et confiée à un commissaire de police de confiance pour l’efficacité dans les renseignements
et les opérations militaires. Ould Aziz pourrait demander également plus d’armements au moment où l’AQMI est devenu plus dangereux parce qu’il se serait doté de missiles et d’autres armes sophistiquées venant de Libye  et se trouve renforcer aujourd’hui  avec de nouveaux repentis salafistes graciés par lui.

Ce secours que la France pourrait apporter à la Mauritanie suscite d’autres interrogations surtout si l’on sait que Ould Aziz détient 13 prisonniers de l’Aqmi suite à la dernière attaque de la base militaire de Bassikounou. Et que les islamistes détiennent à leur tour et bien avant cette offensive 4 otages français d’Areva dans le Ténéré du Niger et qui font l’objet de marchandages.

Il n’est pas impossible que Sarkosy et son homologue mauritanien abordent cet épineux sujet qui soulèverait la question d’échange de prisonniers. C’est tentant pour l’Elysée mais le Niger, le Mali et l’Algérie ne l’entendront pas de cette oreille .Le pacte sahélo-saharien de solidarité entre ces Etats est une réalité et le chef de file de cette union est l’Algérie qui abrite le siège des états majors de l’armée pour harmoniser la lutte contre le terrorisme et les narcotrafiquants dans cette longue bande désertique.

C’est bien l’intérêt de tous d’avoir une ligne directrice commune pour venir à bout de ces pirates du désert. Sinon tous les efforts de développement de la sous-région seront anéantis dont les perdants sont les populations notamment les plus pauvres.

Dernier sujet qui fâche, la neutralité de Nouakchott sur la crise libyenne. Ould Aziz n’a pas encore reconnu le CNT libyen soutenu de A à Z par l’Elysée. Sarkosy verrait de mauvais œil que son ami mauritanien ne bouge pas ses lignes. Un dilemme pour Nouakchott au moment où Alger vient d’accueillir la famille de Kadafi.

C’est finalement une concertation à hauts risques que le chef de l’Etat mauritanien va effectuer demain à Paris.

Bakala Kane

(Contribution reçue à Kassataya le 30/08/2011)

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