Il nous faut rebâtir la maison mauritanienne dixit Kane Saidou

Kane Saidou est un cadre et membre fondateur du Mouvement Pour la Refondation par ailleurs Président de la commission nationale d implantation de la formation politique que dirige Mr KANE Hamidou Baba.

 

 

Dans cet entretien exclusif, M Kane revient sur la vie du MPR, l’engouement que le parti suscite, sa tournée à l’intérieur du pays, la question liée aux opérations d’enrôlement, bref tous les aspects inhérents à sa vision pour une Mauritanie Nouvelle que l’esprit de la Refondation décline comme force de propositions et de transformation pour une société mauritanienne plus juste, démocratique, égalitaire et prospère. C’est à bâton rompu que Mr Kane Saidou a accepté de livrer ses impressions.
Entretien.

Q : Vous êtes Chargé de Mission et Président de la Commission Nationale d’Implantation du MPR. Pouvez-vous nous faire le point sur l’implantation que votre parti a engagé depuis quelques mois maintenant sur l’étendu du territoire national ?
KS :
Au risque de vous décevoir, je ne saurai vous répondre ici sur l’état d’avancement de cette opération qui du reste se passe dans d’excellentes conditions. Je pus vous dire seulement que nous enregistrons chaque jour des adhésions, aussi bien à Nouakchott qu’à l’intérieur du pays malgré les différentes contraintes inhérentes à une activité comme celle que vous évoquez. En tout état de cause, la stratégie que nous avons conçue et mise en œuvre par nos commissions d’appui, au niveau départemental que communal, a largement porté des fruits. Les résultats sont très probants. Les semaines ou les mois à venir nous édifierons sur le volume de travail abattu par les femmes du MPR, sa jeunesse et ses cadres.

Q : Le Parti enregistre, depuis sa création, plusieurs adhésions ou ralliements. Qu’est ce qui explique selon vous cet engouement vers votre formation?
KS :
Dans sa Déclaration de candidature en date du 20 Avril 2009, Le Président du Parti, le Dr. Kane Hamidou Baba a dit ceci : « Il nous faut nous engager courageusement dans une politique de vastes réformes dont la finalité recoupera toutes les dimensions de l’intégration nationale. La politique d’intégration nationale sera la pierre angulaire de mon programme. Il nous faut rebâtir la maison mauritanienne sur la base des valeurs fortes et partagées que sont : l’islam, l’unité nationale, la justice, la démocratie et le développement économique dans l’équité. Nous le devons à l’avenir, nous le devons à notre jeunesse, nous le devons à nous mêmes. ».
C’est cette vision, je veux dire ce paradigme qu’il révèlera le 09/09/2009, dans la Déclaration d’Orientation procédant de la naissance du MPR : « Faire la politique autrement, c’est promouvoir de vraies valeurs, garantes de l’Etat de droit dans le cadre d’une nouvelle citoyenneté. Parmi ces valeurs, et auxquelles il faut donner un contenu concret figurent entre autres : (i) la vision de l’intégration nationale ; (ii) l’objectif d’unité nationale et de cohésion sociale ; (iii) un développement participatif ; (iv) une démocratie interne et inclusive ; et (v) une citoyenneté ouverte au monde. »
Voici les fondamentaux de notre crédo politique. La Refondation que nous proposons est dans la contre-proposition, sinon la proposition : il s’agit pour nous d’apporter une réponse républicaine aux questions de la République ; en cela, toutes les mauritaniennes et tous les mauritaniens, fatigués de 50 années de gestion chaotique avec des symboles trompeurs, des généralités douteuses font confiance à ce projet de refonder le socle légal de la République.
Notre Parti n’a jamais manqué une occasion pour rappeler que « pour nous, le dialogue n’est pas seulement une nécessité, mais une nouvelle forme de civilisation ». C’est d’ailleurs en cela que notre proposition d’un code électoral consensuel s’inscrit dans la dynamique du Nouveau Pacte de Confiance (NPC), dont le parti en a développé les principales lignes depuis sa création. Nous n’avons pas l’ambition de soumettre des propositions définitives, encore moins des solutions immuables, mais notre parti invite l’ensemble des acteurs politiques à engager un débat profond et sérieux sur des propositions qui se veulent concrètes et … à la recherche d’un nouveau pacte de confiance.
Vous comprendrez aisément dès lors que le MPR ne laisse pas indifférent les patriotes sincères et attentifs à ce discours de rupture. Ce changement passe pour nous, par les voies obligées du renouvellement de notre classe politique, porteuse de vraies valeurs.

Q : Vous venez de terminer une longue tournée dans la Mauritanie profonde, à quelques mois des élections législatives et municipales. Pouvez-vous nous faire le point de cette tournée à l’intérieur du pays?
KS :
Ecoutez, une délégation du parti vient de parcourir beaucoup de wilaya de notre pays. Dans les endroits les plus reculés des Hodhs, de l’Assaba, du Guidimakha, du Gorgol, du Brakna et du Trarza, le MPR trouve un écho favorable. Cette même situation est perceptible à Dakhlet Nouadhibou et au Tiris Zemmour, alors qu’à Nouakchott, nos cadres, militants et sympathisants démontrent une véritable capacité de mobilisation. Les prochaines consultations municipales et législatives seront un moment décisif pour prouver la représentativité du MPR sur l’étendue du territoire national.

Q : Quel est le niveau de représentativité du MPR dans les différentes zones visitées?
KS :
Je pense que le moment venu le MPR montrera qu’il est capable de relever les défis, nonobstant sa jeunesse et l’absence de ressources dans un contexte de pauvreté.

Q : Avez-vous le sentiment que le message de votre président, Mr Kane Hamidou Baba est bien perçu par les populations que vous avez visitées?
KS:
évidemment; c’est tout le sens de mon propos un peu plus haut. Les dernières élections présidentielles ont permit aux Mauritaniennes et aux Mauritaniens de découvrir le Président Kane Hamidou Baba comme un homme moderne et multidimensionnel, fidèle à des valeurs et à des principes. C’est au pied du mur que l’on reconnaît le maçon : le moteur présidentiel du MPR tourne au même carburant depuis plusieurs décennies : la cohérence, la persévérance et la détermination. L’histoire retiendra son combat pour l’avènement d’une société mauritanienne plus démocratique, plus unie et plus prospère.

Q : Actualité oblige, quelle appréciation faites-vous de ces opérations d’enrôlement tant décriées par une bonne frange de la population mauritanienne?
KS :
La même que celle contenue dans le communiqué que nous avons publiée. Le 2 Août dernier, de Tunis, le Président du Mouvement Pour la Refondation, Dr. KANE Hamidou Baba, a fait parvenir à la Présidente de la Coalition des Partis de la Majorité (CPM) une correspondance dans laquelle il demande instamment à la Majorité, l’inscription d’un point d’urgence sur « l’enrôlement qui divise ».
En effet, écrit le Président du MPR, « il ne vous échappe pas, que dès le mois de janvier 2011, au cours de l’audience que le Président de la République avait accordée au bureau de la CPM, j’avais explicitement exprimé au Chef de l’Etat, les lourdes appréhensions qui pesaient sur le projet d’enrôlement ».
« La réponse qui fut donnée, à l’époque, par le Chef de l’Etat – poursuit l’auteur – quoique convaincante quant à l’objectif majeur du projet d’enrôlement, par ailleurs, fondamentalement pertinent, a été finalement contrariée par une mise en œuvre aujourd’hui chaotique ». « Dans la pratique, l’Agence et ses structures de démembrement ont perdu de vue les objectifs du projet qu’elles étaient censées servir ».
Appréciant les informations et témoignages recueillis par le MPR, le Président du Parti souligne : « le tollé soulevé par les pratiques indésirables des centres administratifs d’état civil, n’est pas dénué de fondements ». Et de rappeler que : « les méthodes inquisitoires, inutilement provocatrices et humiliantes, ne sont pas, non plus, sans rappeler un passé récent ayant porté de graves atteintes à l’unité nationale ».
Le Président du MPR a exhorté ses collègues de la Majorité à « unifier leurs positions sur cet enrôlement qui divise, en demandant au gouvernement de marquer une pause pour reconfigurer les structures institutionnelles et le cadre réglementaire de cette opération qui aurait dû être gérée de manière efficace, participative, équitable et transparente.
Evoquant sa propre conviction, le Président du MPR dira en substance que cette demande constitue « une revendication légitime dans l’intérêt supérieur de notre pays ».

Propos recueillis par MATAKA

Source  :  lecalame.info le 20/08/2011

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