Dialogue: Pour faire quoi, avec ?

« Oui au dialogue », « non au dialogue », « prêts », « pas prêts au dialogue », ce sont là des titres qui assomment les mauritaniens en ces temps de disette, et d’incertitudes.

 

 

 

Après avoir refusé le dialogue inclusif préconisé par l’Accord de Dakar, qui devait débuter en juillet 2009 juste après la présidentielle, le président Mohamed Ould Abdel Aziz semble maintenant favorable à une forme de dialogue, axée principalement sur la crédibilisation des futures consultations électorales annoncées pour octobre 2011.

Une crédibilisation qui passe obligatoirement par la participation de la vraie opposition aux futures éléctions. Des élections pour lesquelles le pouvoir n’est pas lui même prêt matériellement (liste électorale, Ceni, état civil); qu’il veut coute que coute reporter sans en donner l’impression, tout en donnant celle de le faire  pour satisfaire une partie de l’opposition subitement chouchoutée après avoir été méprisée et stigmatisée.

Fidele à sa stratégie basée sur la diversion combinée à la ruse, le pouvoir tente de semer les germes de la division au sein de la COD et de casser son unité qui fait sa force depuis le putsch du 6 aout, l’arnaque de Dakar et la raclée électorale qui s’en est suivie.

Sans prendre les mesures de décrispation préconisées par le RFD et l’UFP (reference à l’accord signé en juin 2009, réelle ouverture des medias d’Etat, arrêt de la répression des manifestations, accès équitable aux fonctions et marchés publics, réservés à la clientéle), le pouvoir a avancé dans un premier temps que ces mesures doivent être des résultats du dialogue. Mais quand il a vu que l’opposition suffisamment roulée par le passé, n’a pas mordu à l’hameçon,  il a envoyé d’autres messages- pièges qui semblent avoir pris avec des partis d’opposition comme l’APP et El Wiam.

Ainsi le pouvoir est prêt à ouvrir les medias publics ! Mais sur ce plan rien de nouveau. Car il l’a souvent dit sans que cela n’empêche le traitement mesquin et partisan de l’information relative à l’opposition au niveau des ces medias.

 Le pouvoir se dit prêt à reculer les élections d’octobre alors que le report le sert en premier lieu. Mieux, il a même désigné un négociateur en la personne du Premier ministre Moulaye, lequel, ne doit son poste qu’à son effacement et qui -en dehors du favoritisme fait à sa parentèle- n’est habileté à prendre aucune décision stratégique.

Tout semble indiquer que le dialogue sera lancé sans la participation du leader historique de l’opposition mauritanienne, de plusieurs autres partis de la COD et qu’il se tiendra avec la participation de grands partis de la coordination de l’opposition présentés maintenant par des officines proches du gouvernement comme des « colombes ».

Et tout dépendra par la suite du résultat. Si les « colombes » obtiennent de bons résultats, les sceptiques ne tarderont pas à les rejoindre. Mais si ce n’est le cas, et ce sera ainsi, les « colombes » redeviendront « faucons ». Pas question donc de fin de la COD comme le pensent certains ferailleurs de la politique, car elle a bien de beaux jours devant elle.

MAOB

Source  :  Tahalil Hebdo le 18/08/2011

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