Le différend perdure à Rosso entre transporteurs sénégalais et leurs homologues mauritaniens.
Las de cette situation, les opérateurs économiques, transporteurs, passagers et autres usagers de la route demandent aux autorités administratives des deux pays d’intervenir pour trouver une issue heureuse avant d’éviter l’irréparable.
(Correspondance) – De deux choses l’une : soit les autorités du Sénégal et de la Mauritanie ne prennent toujours pas au sérieux le différend qui existe entre les transporteurs de leurs deux pays. Soit elles sont dépassées par ce qui se passe le long de leur frontière commune. Car, au vu de ce qui se passe entre les deux pays depuis deux ans au niveau du transport terrestre, l’on peut se dire que tout peut éclater à tout moment entre les deux parties si de réelles dispositions ne sont pas prises et au plus vite. En effet, le différend entre les transporteurs sénégalais et leurs homologues mauritaniens ne cesse de perdurer au niveau de Rosso. Car, voilà maintenant quatre mois que les deux parties ne peuvent plus convoyer des marchandises au-delà de leurs frontières respectives. Une situation fortement décriée et que déplorent vivement les opérateurs économiques, transporteurs, passagers et autres usagers de la route. Babacar Sarr, un transitaire installé au niveau du débarcadère de Rosso il y a une dizaine d’années, et compagnie, appellent à la diligence des autorités administratives pour un règlement définitif de ce bras de fer qui a commencé à impacter de manière négative sur le chiffre d’affaires des transporteurs.
Selon quelques transporteurs avec qui nous avons effectué la traversée par le bac, le Sénégal est en train de prendre à la légère un problème qui pourrait être source d’un grand danger pour les deux pays et fâcheux pour les deux peuples. ‘Vous avez oublié que les événements entre les deux pays survenus en 1989 étaient dus à la bataille entre deux éleveurs au niveau de la région de Matam’, rappelle un interlocuteur qui dit toujours avoir en mémoire ce conflit vieux aujourd’hui de 21 ans. ‘Nous ne pouvons imaginer que tout ce qui se passe ici soit ignoré de nos autorités car il y a des choses qui s’y passent et qu’on ne peut même pas expliquer. Regardez par exemple au niveau du transport, il y a quelques mois, on nous avait interdit de nous rendre à Nouakchott avec nos gros-porteurs sous le seul prétexte d’une nouvelle législation en vigueur brandie par les autorités mauritaniennes. Et ceci au moment où, paradoxalement, les transporteurs mauritaniens faisaient la navette entre les deux pays sans être ébranlés. Pensez-vous que cela est normal et pour quelle raison accepterions-nous ce deux poids deux mesures’, interroge Bâ, transporteur qui dit avoir embrassé ce métier il y a presque quatorze ans.
Autre fait dénoncé par les transporteurs sénégalais, les fouilles et saisies de leurs pièces. Ces derniers soulignent, en effet que, pour la plupart, ils sont fouillés et dépossédés de leurs permis sous prétexte qu’ils doivent payer des montants avant d’entrer dans la ville de Nouakchott. ‘Souvent, nous acceptons de payer le montant même si nous savons qu’ils sont corrompus. Cela, parce que tout simplement nos produits peuvent pourrir à tout moment en cas de retard et quelle que soit la régularité de nos papiers, ils n’en ont cure’, poursuit notre interlocuteur. Qui s’indigne du fait que ce qui se passe au niveau de Rosso Sénégal n’intéresse nullement les ministres en charge de ce problème qui date de plusieurs mois. Sinon, se demandent les dizaines de transporteurs qui ont profité de notre présence pour organiser un sit-in au niveau du débarcadère, comment comprendre que cette situation, source de conflit entre les différents transporteurs, puisse se poser depuis belle lurette et que jamais les ministres qui ont la charge de ce secteur-clé de l’économie ne viennent pas constater sur le terrain ce qui s’y passe réellement. Pis, selon ces transporteurs, si le Premier ministre sénégalais, Souleymane Ndéné Ndiaye, s’était rendu à Nouakchott le mois dernier pour dissiper la brouille notée entre les deux pays sur le transport terrestre et aérien mais, pour eux, il doit le faire également à Rosso. Parce que, pensent-ils, ce qui s’y passe est pire. ‘Il est un impératif pour les autorités de prendre leurs dispositions avant que l’irréparable n’arrive’, préviennent-ils.
Source : Walf Fadjri via SeneWeb le 17/08/2011
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