Concours d’entrée à l’ENAMJ : Une femme, première Magistrate ?

Le concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration, de la magistrature et du journalisme (ENAMJ) a livré ses premiers résultats.

Ainsi, sur les 2753 candidats aux épreuves organisées dans les différentes filières, seuls 328 candidats ont passé l’épreuve orale, alors que 250 places seulement sont prévues pour la rentrée académique prochaine. Ainsi, 62 postulants sur 50 places disponibles, ont réussi l’épreuve orale dans la filière Magistrature. Dans le lot se trouve une femme, la première dans l’histoire judiciaire du pays. Tekber Mint Oudeïka, c’est son nom, deviendra ainsi la première magistrate mauritanienne si elle échappe aux épreuves écrites où 12 candidats devront être éliminés. Cette jeune fille née en 1981 dans une région du Nord mauritanien est en tout cas à deux doigts de rentrer dans l’histoire judiciaire du pays, comme la première femme mauritanienne à s’introduire dans l’univers exclusivement masculin de la magistrature.

Déjà, des boucliers se préparent à brandir, dans un univers Malékite orthodoxe qui interdit d’office à une femme d’être juge, sur la base de quelques Fatwas et de croyances culturelles. Mais la manche inexorable du progrès ayant déjà fauché tant de tabous, les prétoires de la République permettront-ils enfin à une femme mauritanienne de siéger comme magistrate ? Pour le moment, les craintes sont grandes de voir cette jeune femme disqualifiée sous le poids des pressions que certains radicaux du rite Malékite ne manqueront pas d’exercer sur le jury. Pourtant, le rite Hanafiste permet aux femmes d’exercer des charges de juge.

Certains pays du Maghreb de rite Malékite, comme le Maroc, ont déjà réalisé depuis belle lurette leur révolution dans ce domaine. Aujourd’hui, le nombre de femmes juges dans le Royaume ne se compte plus. Parmi les plus illustres Ulémas à se prononcer en faveur de la magistrature des femmes, ont cite les Imams Ibn Jerir, Tabari, Ibn Hazem Thahiri, Ibn Qassim, des jurisconsultes de rite Malékite et Hanafiste, dont certains cependant excluent les affaires criminelles de la compétence des femmes magistrates. Pour les autres filières, il y a 42 admis à l’oral dans la filière journalisme pour 30 places disponibles, 48 conseillers et diplomates, 92 administrateurs civils, et 84 administrateurs des régies financières. Les candidats devront subir les épreuves écrites qui détermineront ceux qui accèderont à l’ENAMJ pour suivre la formation appropriée à leur filière.

JOB

Source  :  L’Authentique le 15/08/2011

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