Tout le monde s’accorde à dire que les prix des denrées de première nécessité connaissent actuellement une flambée sans précédent dans notre pays.
La conjoncture internationale certes difficile, n’explique à elle seule cette hausse des prix. C’est le cas notamment du coût des hydrocarbures qui ont enregistré chez nous des hausses successives, décidées en catimini par les pouvoirs publics sans en avertir le consommateur et très souvent durant le weekend, alors que sur le marché mondial le prix du baril n’a pas connu d’augmentation ces derniers temps. Mais là où le bât blesse, ce sont les palliatifs pris par le gouvernement pour alléger les répercussions de ces hausses vertigineuses sur le niveau de vie des citoyens, en particulier les plus démunis. De fait, les fameuses boutiques dites de solidarité ne sont que de la poudre aux yeux. Pour preuve : les quantités de produits cédées au client après un véritable parcours de combattant, sont insignifiantes pour nourrir une famille pour une durée de vingt quatre heures, surtout s’il s’agit de plusieurs bouches à nourrir. Autre grief reproché à ces boutiques : la qualité des produits qui y sont écoulés, notamment pour ce qui concerne le riz. Pire encore, il y a quelques semaines : d’importantes quantités de pommes de terre et d’oignons ont été retirées de ces boutiques après que des associations de défense du consommateur aient tiré la sonnette d’alarme sur leur état de putréfaction. En fait, ces boutiques qui n’ont de solidarité que le nom, sont des cadeaux donnés aux commerçants véreux pour qu’ils continuent à se sucrer sur le dos du contribuable mauritanien ; au grand dam des consommateurs. La formule actuelle des boutiques ne profitent qu’aux gros commerçants qui voient leurs marchandises de mauvaise qualité, écoulées à grands flots sans problème. Les autorités administratives (hakem) et les représentants du peuple ne sont pas associés dans cette opération directement gérés par un groupes de commerçants qui ont la mainmise sur tous les rouages et une obscure commission désignée sur on ne sait quel critère. Les autorités doivent prendre garde à cette situation préoccupante et essayer de la corriger au plus vite. Car la situation des ménages est difficile face à la flambée des prix et si rien n’est entrepris dans ce sens en toute urgence, la famine risque de sévir au sein de plusieurs foyers des centres urbains. Quant au monde rural, tout le monde sait que sa situation, cette année est très catastrophique en raison du retard enregistré des pluies.
Mohamed Salem Ould Haiba
Source : Le Véridique le 13/08/2011
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