Les routes sont devenues presque impraticables à Nouakchott.C’est pourquoi, il n’est plus un secret pour personne, que le fait d’emprunter une voiture, relève, aujourd’hui d’un véritable parcours du combattant.
Beaucoup d’usagers de la capitale continuent, en vain, à se plaindre par-ci et par-là du fait de plusieurs heures qu’ils passent dans les voitures avant d’arriver à destination.Ces pauvres usagers éprouvent, tous les jours, toutes les peines du monde pour s’en sortir de ces bouchons interminables.
A cela s’ajoutent également d’autres conséquences plus poignantes, celles des télescopages de voitures qui sont devenus monnaie courante. C’est ainsi qu’on a assisté, lundi passé, à un accident entre une Mercedes 190 et une charrette tirée par un âne. L’accident a eu lieu, vers 16 heures, non loin de l’usine du savon, sur l’axe marché de Sebkha menant à la mosquée marocaine. Le bilan n’était heureusement pas très lourd : une jambe d’une vendeuse de légumes fracturée et deux phares brisés. Le heurt est intervenu au moment où le chauffeur de la Mercedes, qui roulait à vive allure, s’était engagé pour doubler une file interminable de voitures et de charrettes. Malheureusement pour lui, le pauvre a terminé sa course en percutant une charrette qui transportait une dizaine de vendeuses de légumes et une cargaison de diverses marchandises. L’une d’elles a eu le malheur de voir sa jambe droite fracturée, alors que ses compagnes, elles, souffraient de blessures légères. En bon humain, le taximan s’est arrêté quelques mètres plus loin. Il est descendu, illico presto, de sa cabine pour s’enquérir de la situation des victimes. Il a constaté qu’une seule d’entre elles, a été gravement blessée. Car cette dernière ne pouvait pas se relever, tellement qu’elle était violemment fauchée. Ne pouvant plus continuer sa course, le taximan a prié ses clientes qu’il avait embarquées à bord de son véhicule de descendre, parce qu’il a là, un cas urgent, qu’il devrait, en priorité, résoudre. Les dames sont alors descendues. Il a aussitôt embarqué la blessée pour l’évacuer au centre hospitalier national. Arrivée au service des urgences, le taximan a demandé à sa pauvre victime, si elle n’a pas de téléphone portable avec elle, pour qu’il informe ses parents. La dame lui a répondu: « Si, j’en ai un. Vous pouvez le prendre. Il se trouve dans mon porte-monnaie. » Le taximan a pris le téléphone. Il a consulté le répertoire, puis il a composé l’un des numéros enregistrés. Il est, par hasard, tombé sur le numéro de l’un des parents proches de celle-ci. Et celui-ci a informé le pauvre mari de la victime, qui n’a pas tardé à prendre le chemin de l’hôpital. Une fois arrivé à la porte des urgences, il a été accueilli par le taximan. Et les deux hommes ont acheminé la victime à la salle de consultations. Après avoir été examinée et bien traitée, le malheureux taximan a mentionné sur un bout de papier son numéro de téléphone portable et celui d’immatriculation de la voiture avant de le remettre au mari de la femme. Il a rassuré le monsieur, qu’il est disposé à prendre la prise en charge de la victime jusqu’à son rétablissement total. Il a, ensuite, demandé au couple, avant de ressortir de la salle pour repartir, de l’appeler en cas de besoin. Ce qui est, en fait, plus étonnant, dans cette affaire d’embouteillages, c’est que la désorganisation de la circulation routière se passe, souvent, sous les regards de certains éléments de la police qui, en principe, doivent assurer la fluidité du trafic automobile.
Balla LY
Source : Le Rénovateur le 09/08/2011
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