« Où en est-on avec le dossier des fonctionnaires recensés depuis le 3 février 2010 ? », « les victimes des évènements 89/91 réclament justice », « manque de volonté des pouvoirs publics pour résoudre les passif humanitaire »
C’est sous ces slogans que les fonctionnaires radiés de la fonction publique, suite aux évènements 1989 – 91, ont battu le macadam, ce lundi, 7 août, jusqu’aux grilles du palais présidentielle. Leur objectif était de faire entendre de vive voix leur détresse au président de la République. Abdallahi Ould Ahmed Damou, chargé spécialement par la présidence de recevoir toutes les misères qui atterrissent devant les grilles a rencontré et écouté, comme tous les jours, les marcheurs ; ils lui ont remis une énième correspondance dans laquelle, les fonctionnaires radiés ont consigné leur parcours du combattant. Le monsieur des sit-in devant la présidence a promis de rendre compte au Rais, et comme gage, il leur a remis son N° de téléphone, « au cas où.. » Les fonctionnaires s’étonnent surtout que leur dossier ayant tant traîné, à cause, semble-t-il de la mauvaise volonté des pouvoirs publics de résoudre définitivement le passif humanitaire, accuse aujourd’hui un autre blocage, suite à l’introduction dans ce dossier, de la liste des fonctionnaires de police, radiés eux aussi lors des mêmes évènements. Selon certains fonctionnaires radiés ayant rendu visite au Calame, le dossier traîne parce que tout simplement, le ministère de l’intérieur n’a pas daigné livrer les listes du personnel de police, renvoyé entre 89 et 91. Victimes d’un racisme d’Etat, traînant des familles, sans aucune assistance de l’Etat, ces fonctionnaires avaient cru retrouver l’espoir de voir leur situation évoluer, avec l’arrivée de Mohamed Ould Abdel Aziz au pouvoir, puisque l’homme du 6 août avait pris l’engagement de régler le passif humanitaire. Un premier pas avait été franchi avec le recensement, en février 2010, de ces fonctionnaires radiés, en vue de les réintégrer dans la fonction publique. Une tâche confiée à une commission nationale accusée de traîner le pied. 19 mois donc après le recensement des victimes des évènements 89/91, ces fonctionnaires dont le pays a besoin continuent, chaque jour que Dieu fait, à arpenter les dédalles du ministère de la fonction publique où des fonctionnaires animés, le plus souvent de mauvaise foi leur annoncent que leur dossier « est sur la bonne voie.» Dans leur correspondance, les radiés disent souhaiter voir le dossier des policiers trouver, dans un bref délais, une solution avec le leur. Signalons qu’en plus de ce dossier du passif humanitaire qui traîne, celui des militaires rescapés, accuse aussi un grand retard, et que de nombreux gendarmes auraient été curieusement soustraits de la liste concoctée avec le COVIRE (Voir Calame N° 797, du 9 août 2011). Alors que les victimes et ayants droits militaires ont bénéficié de « compensations », les fonctionnaires radiés rongent leurs freins, attendant la régularisation de leur « situation administrative ».
Source : lecalame.info le 10/08/2011
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com