NOUAKCHOTT, 8 août (Xinhua) — Les partis de l’opposition, organisés au sein de la coordination de l’opposition démocratique (COD), ont multiplié, ces derniers jours, leurs rencontres sans pour autant réussir à dépasser leurs divergences par rapport à la question du dialogue politique auquel fait appel la majorité au pouvoir.
Un appel à l’ouverture d’un dialogue politique « inclusif et constructif » a été lancé depuis plus de deux mois par le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Après cet appel, la majorité au pouvoir n’ a pas tardé à soumettre aux partis de l’opposition « une feuille de route du dialogue politique » contenant les grandes lignes à suivre pour déclencher ce processus.
A son tour, la coordination de l’opposition démocratique répondra par une feuille de route exigeant notamment l’ouverture des médias publics aux différents acteurs politique, la cessation de toute répression de manifestation pacifique. La même proposition de l’opposition appelait également à prendre comme référence pour déclencher le dialogue, « l’accord cadre de Dakar », signé en 2009 entre les différents pôles politiques du pays et qui avait permis de sortir le pays de la crise institutionnelle née du coup d’Etat en août 2008.
Sur ce dernier point, il existe une divergence entre la majorité et l’opposition. Pour le pouvoir, il n’est pas question de se référer à Dakar pour « traiter un problème ». Cette position semble avoir été accpepté par la COD qui a rédigé une nouvelle proposition avec un ton moins comminatoire. En réponse, la majorité au pouvoir du président Aziz propose l’ouverture du dialogue entre le Premier ministre et les représentants de l’opposition. Ce qui continue encore à diviser la COD sur laquelle pèse, aujourd’hui, une menace d’implosion, selon de nombreux observateurs.
Au cours de leur dernière réunion, tenue dans la soirée du dimanche à lundi aucun rapprochement n’a pu se faire entre les deux principales tendances au sein de la COD.
En revanche, cette rencontre aura plutôt consacré l’ élargissement du fossé séparant les différentes parties. D’une part, il y a le groupe composé de l’Alliance populaire progressiste (APP), dirigé par le président de l’Assemblée nationale Messaoud Ould Boulkheir, « EL Wiam » de l’ancien ministre des Finances Boidjel Ould Homoid, Tawassoul des islamistes modérés, la Convergence démocratique de l’ancien ministre de la Justice Mahfoudh Ould Bettah, lesquels estiment impératif de mettre en place une commission chargée de rencontrer le Premier ministre en vue d’examiner avec lui les points de divergence entre les deux feuilles de route émanant de l’opposition et de la majorité.
De l’autre côté, il y a le groupe des faucons, composé du Rassemblement des Forces démocratiques (RFD) du chef de file de l’ opposition démocratique Ahmed Ould Daddah, de l’Union des Forces du Progrès (UFP) de Ould Mouloud, en plus l’Alternance démocratique, dirigée par l’homme d’affaires Abdel Ghouddouss Ould Abeidna, lesquels rejettent toute idée de négociation avec le Premier ministre. Ils estiment, surtout que, que le dialogue devrait avoir lieu avec le président Aziz, du fait que c’est à ce dernier qu’a été remis le document de la COD relatif à sa vision du dialogue.
Les chefs de partis du groupe en faveur du dialogue avec le Premier ministre doivent se réunir mardi, pour dire leur intention de s’acheminer vers le dialogue avec le chef du gouvernement Moulay Ould Mohamed Laghdahf. Ce qui, selon les observateurs, pourra faire voler en éclats la coordination de l’opposition dont les membres étaient jusqu’ici réunis autour du rejet partagé du régime mis en place par le président Aziz depuis 2009.
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