Le premier ministre sénégalais Soulayemane Ndene Ndiaye est arrivé la semaine dernière à Nouakchott afin de tenter de résoudre un conflit prolongé portant sur les transports aériens et terrestres avec la Mauritanie.
Le premier ministre est venu présenter une solution à cette crise, qui avait commencé au mois d’avril et était rapidement devenue un conflit commercial de rétorsion qui avait affecté les lignes aériennes et les chauffeurs de camion. Il a proposé la création d’un comité mixte de coopération afin d’étudier les questions liées au transport terrestre et aérien.
« Je pense que dans les prochaines semaines, voir les prochains mois les deux chefs de la diplomatie se réuniront pour essayer de traiter avec les ministres concernés ces questions », a déclaré le premier ministre du Sénégal dans un communiqué de presse. Souleymane N’Dené N’Diaye est arrivé en Mauritanie le 27 juin, porteur d’un message écrit du Président Abdoulaye Wade à son homologue mauritanien, le Président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Le Sénégal et la Mauritanie s’étaient engagés dans une guerre des frontières il y a deux décennies, mais les relations entre les deux pays avaient connu un réchauffement ces dernières années, avec le rapatriement des réfugiés.
Le conflit actuel avait commencé en avril dernier, lorsque les autorités sénégalaises avaient refusé de délivrer des autorisations aux transporteurs mauritaniens qui, à leurs yeux, pourraient concurrencer ceux du Sénégal. En réponse, la règle de la réciprocité avait été appliquée par les autorités régionales du Trarza après les instructions délivrées par le ministre mauritanien des Transports.
Cependant, la crise des transports terrestres entre les deux pays avait été doublée d’un autre contentieux relatif au transport aérien.
Ainsi, la nouvelle compagnie nationale mauritanienne, Mauritania Airlines, lancée il y a quelques mois, n’avait pas eu l’autorisation de survoler l’espace aérien sénégalais. Dakar avait prétendu que la compagnie mauritanienne ne répondait pas encore à certaines normes, ce qui avait suscité une réaction réciproque de Nouakchott à l’égard de la compagnie Air Sénégal.
« Je suis heureux que les plus hautes autorités des deux pays aient pris conscience des enjeux du problème et qu’ils ont pris la charge de le résoudre à l’avantage des deux parties », dit Mohamed Diagana, transporteur mauritanien de poisson frais.
« Comme nos collègues sénégalais, nous transportons des produits périssables, il est donc évident que toute rupture du circuit routier nous est préjudiciable. Aujourd’hui, je me félicite du geste de notre voisin qui a envoyé son Premier Ministre à Nouakchott pour trouver une solution à ce problème, au moment où le ramadan approche avec tout cela comporte comme échanges importants en produits de première nécessité entre les deux pays », déclare Diagana à Magharebia.
Brahim Ould Khairou, chauffeur de camion-porteur, renchérit ce propos « Le trafic entre les deux pays, unis par des échanges séculaires, doit être préservé ».
« Les responsables du secteur des transports des deux pays doivent identifier des mécanismes de répartition du fret, définir des règles communes pour la gestion sécuritaire, les gares routières internationales, les échanges de base de données pour éviter les cas de fraude, notamment à travers la double immatriculation, et des procédures claires d’attribution des autorisations », explique-t-il.
Ould Khairou ajoute « Je pense qu’il s’agit ici d’activités commerciales où les deux Etats doivent réguler un marché forcément concurrentiel et où chacun doit préserver, à la fois, les intérêts des opérateurs sénégalais et mauritaniens ».
Hamdi Ould Cheikh
Source : Magharebia le 02/08/2011
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