Déclaration de l’OCVIDH relative au recensement 2011

Beaucoup d’encre a coulé autour du déroulement des opérations du recensement 2011. Tous les échos qui nous parviennent confirment l’impréparation, l’amateurisme, la désinvolture sur fond d’exclusions et de racisme pilotés par les plus hautes autorités de l’Etat.

 

 

Pêle-mêle sont dénoncés les textes le réglementant, le choix des hommes chargés de sa mise en œuvre, les comportements des acteurs d’exécution, les procédés utilisés à la limite de l’improvisation, donc laissés aux initiatives des différents centres qui fonctionnent sur un rythme d’une lenteur pouvant durer plusieurs années, selon des calculs optimistes.

L’Organisation contre les violations des Droits Humains en Mauritanie comprend une démarche de recensement administratif des populations mauritaniennes mais rejette avec vigueur toute entreprise de marginalisation d’une ou de plusieurs parties des composantes nationales.

Notre histoire récente est encore lourde des conséquences du racisme d’Etat qui a connu son paroxysme avec le pouvoir meurtrier du colonel Maouya Ould Sid’Ahmed Taya, une tragédie qui n’est pas soldée et voilà que nous assistons à ce qui ressemble manifestement à des opérations massives d’exclusion de pans entiers de la nation.

L’histoire serait-elle entrain de bégayer ? Une chose est sûre et devra être prise en compte par les artisans du recensement actuel : les populations citoyennes noires martyres, qui revendiquent sans faiblesse leur mauritanité ne se laisseront pas faire. Le recensement 2011, inique dans sa forme et son fond actuels ne passera pas.

L’OCVIDH, solidaire des Organisations politiques et de défense des Droits Humains, exige :

– L‘arrêt immédiat des opérations de recensement 2011 pour n’avoir pas su ou voulu leur conserver un caractère strictement administratif

· La fin des tracasseries opposées aux paisibles citoyens non arabes par une administration oublieuse d’être au service de tous, sans distinction de race ou de culture.

· La promotion d’un véritable Etat de droit où les libertés individuelles et collectives seraient garanties à tous.

Abdoul Aziz SOUMARE,
Président de l’Organisation contre les
Violations des Droits Humains en Mauritanie

Paris le 20 Juillet 2011

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