Comment sortir du bourbier UPR de Maghama ? La question taraude l’esprit du directoire de l’UPR mais au train où vont les choses, il sera difficile d’y apporter une réponse.
Les positions des uns et des autres restent figées, pas même les différentes tentatives de conciliation n’ont permis d’ébaucher des perspectives claires de solution.
Deux missions ont débarqué à Maghama en début juillet. Il y’a celle effectuée par le groupe majoritaire incarné par la tendance du Colonel Sogho Alassane, du 29 juin au 3 juillet, dans les huit communes du département de Maghama et celle de l’UPR conduite par Yarba Ould Sghaïr dans la même période. S’agissant du groupe majoritaire, la mission avait pour but d’informer et de débattre de l’évolution de la situation politique dans le département ; rendre compte de l’évolution de la prise en charge des problèmes posés par les populations du département ; s’enquérir des conditions du déroulement des opérations relatives à la révision des listes électorales et au recensement à vocation d’état civil en cours ; procéder à la mise en place de structures provisoires d’encadrement des membres du groupe dans les huit communes. La tournée s’est déroulée, dit-on, à la satisfaction des membres du groupe venus de Nouakchott, et des membres du groupe majoritaire dans les huit communes, notamment : Dolol, Dao, Beyligué – Litama, Maghama, Sanghé, Vraa – Litama, Waly et Toulel. En fait il semble que l’on s’est livré à une véritable démonstration de force sous la houlette d’une pléiade d’élus et de cadres. Au cours de la réunion avec la délégation du parti, l’occasion a été mise à profit pour rappeler l’évolution chaotique de l’implantation de l’UPR dans la moughataa de Maghama, et situé les responsabilités de l’échec enregistré dans la mise en place des structures statutaires. Après quoi les uns et les autres se sont accordés sur une position claire et ferme à la veille des élections municipales et législatives. Celle-ci a été exprimée, pièces à l’appui, à la mission du Parti conduite par Yarba Ould Sghair, membre du bureau politique de l’UPR. La tendance majoritaire dit ce qui suit : « respectant les dispositions réglementaires du parti et notamment les procédures démocratiques relatives aux investitures, s’investira pour faire élire les candidatures introduites par les sous-sections, validées par la section et la fédération et confirmées par le bureau politique. Dans le cas où les structures initiatrices n’existent pas comme c’est le cas dans la moughataa de Maghama, le groupe majoritaire ne peut se sentir concerné par des candidatures imposées parce que validées sans son accord. Dès lors, il se sentira en droit de recouvrer toute sa liberté d’action ».
Qu’est-ce à dire ? En fait la confiance ne règne plus entre les deux parties adverses. Même l’UPR suscite désormais la méfiance chez certains. Le parti n’a jamais tenu sa promesse maintes fois réitérée de mettre en place ses structures de base locale dans la moughataa. Jusqu’ici il a fait faux bond, préférant refiler la patate chaude au fédéral du Gorgol qui essuie échec sur échec dans ses tentatives de conciliation. Bâ Amadou Abou est même accusé de faire le jeu de la tendance minoritaire. Du coup, Maghama reste la seule moughataa du pays où l’UPR est dépourvue de structures locales de base après l’implantation. Dans cette situation de confusion dans laquelle baigne la moughataa, il est difficile voir même impossible pour l’UPR d’investir de manière démocratique, des candidats du parti pour les prochaines élections municipales et législatives. Or il n’est pas question pour la tendance majoritaire d’accepter des investitures de candidats cooptés sans son accord. L’avertissement est clair : « Qui sèmera le vent, récoltera la tempête politique ». Comme quoi le parti est pris habilement au piège dans son propre jeu favori !
A signaler par ailleurs que le recensement en cours dans le département connaît des tracasseries, blocages, vexations, humiliations et exclusions déplorées à Nouakchott et ailleurs.
Moussa Diop
Source : Le Quotidien de Nouakchott le 12/07/2011