Des parlementaires mauritaniens et des responsables internationaux ont discuté de la manière de mettre en place une stratégie anti-corruption efficace.
Le gouvernement mauritanien travaille à promouvoir la bonne gouvernance et à lutter contre la corruption. Des parlementaires et des responsables gouvernementaux ont participé à une récente conférence à Nouakchott sur ce sujet, organisée par la Coalition contre la corruption en Mauritanie (3CM), la Banque mondiale et l’agence allemande de développement et de coopération GIZ.
« C’est une bonne idée de réunir divers acteurs pour échanger sur une thématique telle que la lutte contre la corruption », a déclaré le député et président du groupe parlementaire de l’Union pour la République (UPR) Sid’Ahmed Ould Ahmed lors de cette conférence du 24 juin. « Le travail des parlementaires ne doit pas uniquement se focaliser sur les questions législatives et juridiques. Mais il doit aussi se pencher sur les protections des libertés des droits humains et de la transparence financière. »
« Je suis particulièrement ravi que ma première visite à l’assemblée nationale depuis mon arrivée il y a moins de trois mois coïncide avec la tenue de cette importante rencontre aujourd’hui », a déclaré Moctar Thiam, le représentant de la Banque mondiale en Mauritanie.
Il a ajouté que la Banque s’efforce depuis plus de dix ans de « renforcer la place accordée à la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption et de la mettre au centre de toutes ses interventions ».
Selon Thiam, la Banque mondiale a clairement établi des liens entre la corruption généralisée et l’absence de croissance économique dans un pays.
« Elle a beaucoup hésité avant de s’aventurer dans un domaine aussi complexe et qui n’était pas initialement, on pourrait penser, le sien », a-t-il ajouté. « Mais finalement, après avoir analysé les conséquences néfastes de la corruption sur le développement dans un pays, elle a décidé de faire de la promotion de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption son principal cheval de bataille. C’est ainsi que toutes nos opérations ont désormais une composante dite « GAC », qui signifie Gouvernance et anti-corruption. »
Thiam a ajouté que son institution avait détaillé cette initiative dans son rapport 2007 intitulé « Renforcer l’engagement du Groupe de la Banque mondiale pour améliorer la gouvernance et la lutte contre la corruption », qui prévoyait d’intégrer des mesures anti-corruption « de manière plus systématique dans toutes les opérations de la Banque mondiale ».
Ce responsable a conclu en s’engageant à venir en appui aux « priorités nationales » de la Mauritanie. Pour sa part, le président du 3CM Abdellahi Bellil a salué cette initiative et son thème, « Synergie entre les différents acteurs pour une action efficace contre la corruption ».
Bakari Gueye
Source : Magharebia le 28/06/2011