(BITIMREW.NET) : Les violents événements qui se sont passés au Sénégal, font l’objet de plusieurs discussions, partout dans le monde.
Vendredi dernier, à Bruxelles, dans le cadre d’un forum international, Crans Montana présidé par Ilham Aliyev, président de la République de l’Azerbaïdjan, le projet de loi avorté du président Abdoulaye Wade s’est vivement invité aux débats du fait de l’ex Pm de la Guinée, Lansana Kouyaté. La plupart des participants, venus de cinquante pays du monde, ont sévèrement fait le procès des dérives du Pape du Sopi. L’exception sénégalaise venait ainsi de s’écrouler, désastreusement.
La 22e édition du forum international Crans Montana s’est tenue du 22 au 25 juin 2011 dans la capitale européenne. Lors de la journée du vendredi présidée par Mohamed Ibn Chambas, Secrétariat général du Groupe ACP, qui avait le thème : « quel sera l’impact de la Révolution arabe sur l’Afrique subsaharienne ? », le procès du chef d’Etat sénégalais a marqué les esprits. En effet, les participants venus d’Afrique, d’Asie, des Caraïbes, de l’Europe etc, ont déploré l’attitude du président Abdoulaye Wade, cherchant, coûte que coûte, à concéder le pouvoir à son fils. Si le thème sur la fébrilité actuelle de la démocratie sénégalaise s’est invité, c’est grâce à l’ancien premier ministre, Lansana Kouyaté, représentant la Guinée qui, en voulant illustrer l’attitude des chefs d’Etat africains qui refusent de quitter une fois au pouvoir, a affirmé : « hier, la jeunesse sénégalaise était dans la rue pour dénoncer les dérives d’un président âgé de 85 ans et qui veut céder le pouvoir à son fils. C’est scandaleux » a-t-il laissé entendre devant un parterre d’autorités politiques issues des Acp, de la société civile européenne et africaine, des membres du gouvernement belge. A sa suite, tous les intervenants ont intervenu sur le cas du Sénégal qui, aura toujours été une référence en matière de démocratie en Afrique. En effet, lors des interventions, ces derniers ont sévèrement fait le procès du président Abdoulaye Wade qu’ils ont, la plupart, accusé de vouloir perpétrer la succession dynastique du pourvoir à son fils, Karim Wade, ministre le plus puissant du Sénégal. Ils ont également mis en cause Abdoulaye Wade sur le fait qu’il accepte de jouer la carte de la France en allant jusqu’à Benghazi, s’attaquer à un chef d’Etat africain, pour plaire à Sarkosy. Un journaliste ivoirien de se demander encore si Wade est plus démocratique que Gbagbo ? Si des parlementaires venus du Cameroun se sont aussi étonnés de la posture trop méprisante de leurs collègues sénégalais vis-à-vis du peuple, le juge Jean Louis Bruguière que nous avons interrogé, parle de grave accident de l’histoire de la part de Wade. Mais, pense t-il, la démocratie sénégalaise restera toujours majeure quoi qui arrive. A noter que ce forum de trois jours a réuni l’intelligentsia politique, économique et sociale du monde.
Jamil Thiam
Bruxelles
Source: Bitimrew