Election d’octobre 2011 : Ceux qui veulent grignoter et ceux qui ont peur de la défaite…

elections_rimLes partis APP et El Wiam sont prêts à ouvrir le dialogue avec le pouvoir. Ces deux partis iront certainement aux élections législatives et municipales prévues le premier octobre 2011. L’UFP et le RFD, eux posent toujours des conditions, des préalables à l’ouverture de ce dialogue. Le RFD semble opus proche du boycott des élections d’octobre. L’UFP, elle, aurait ouvertement opté pour ce boycott.

 

Aller au dialogue, ne pas y aller. Participer aux élections, ne pas y participer…ces tergiversations ont presque fait voler en éclat la COD (coordination de l’opposition démocratique mauritanienne). Au-delà des prises de positions par rapport à « l’absence de garanties de transparence » ou par rapport à la nécessité de prendre langue avec le pouvoir « dans l’intérêt supérieur de la Nation», il y a à faire un constat : Ceux qui se prévalent d’une certaine assise populaire sont les plus portés vers le dialogue et la participation aux élections. C’est le cas de l’APP. Messoud Ould Boulkheir est en tournée à l’intérieur de la Mauritanie. Son parti est encore capable de faire élire une toute petite quantité de Maires et de députés. Il a donc décidé de ne pas «cracher » sur ses petites chances. Ceux qui sont en déficit chronique d’assise populaire, eux, penchent pour le boycott. C’est le cas de l’UFP. Ce parti qui, traditionnellement, ne fait presque jamais foule, qui a du mal à faire élire ses candidats hors liste nationale, trouverait dans le boycott un « refuge confortable » qui lui éviterait la sanction des urnes.
Les islamistes de Tawassoul, après un semblant d’indulgence avec le pouvoir, ont brutalement rejoint la Coordination de l’opposition démocratique. Ils y sont arrivés au moment où la coalition gère d’énormes divergences de points de vue au sujet du dialogue avec le pouvoir.
Les islamistes aussi espèrent faire élire un nombre de maires et députés à peu près égal aux doigts d’une main. Fort probablement, ils iront aux élections d’octobre.
Participera, ne participera pas. Quelles ques soient les décisions prises, les mairies et l’assemblée nationale d’après élections d’octobre 2011 ne changeront guère le déséquilibre actuel. Le pouvoir gardera ou même confortera sa majorité écrasante et étouffante…L’assemblée nationale d’après élections d’octobre 2011 sera comme celle d’aujourd’hui : pléthore d’inconditionnels du pouvoir qui continueront à pomper les sous (gros salaires) et l’oxygène (applaudissements) de la République et des voix, à peine audibles, d’une poignée d’opposants.
 

Khalilou Diagana

Source: Le quotidien de Nouakchott

 

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