La fédération du RFD de Nouadhibou a condamné la présence, depuis quelques mois, d’un bateau usine géant chinois, dans les eaux territoriales mauritaniennes. « Ce navire de pêche, dénommé le Lafayette, est un mastodonte qui n’a pas d’équivalent dans sa catégorie au monde.
Il a une capacité de stockage de 300 000 tonnes et peut congeler jusqu’à 1 500 tonnes de poisson par jour ».
Ce monstre flottant, qui procède par chalutage en bœuf, technique longtemps interdite en Mauritanie et ailleurs, est appuyé par plusieurs navires capteurs qui l’approvisionnent, mettant ainsi en péril l’ensemble de l’écosystème. Mais une législation sur mesure est venue légaliser l’usage de ce genre de chalut par le décret n°153/2010 du 08/07/2010 en son nouveau article 25, permettant ainsi l’entrée en jeu du Lafayette, un complexe industriel flottant, et piller en toute légalité nos ressources maritimes. La fédération du RFD de Nouadhibou a interpellé les pouvoirs publics afin de mettre immédiatement un terme à l’acte autorisant ce bateau à pêcher dans nos eaux.
Ce chalut, dit de bœuf, est, indique la déclaration du RFD, réellement un engin destructeur pour les pélagiques mais aussi et surtout pour le calmar qui évolue dans la même zone. Il peut également être utilisé pour le fond. En effet, il suffit d’une toute petite modification des câbles et du treuil pour en faire une extraordinaire machine de raclage du fond marin.
Ce monstre est également, lit-on dans la déclaration du RFD de Nouadhibou, « le plus grand pollueur des mers. Boulimique en consommation d’huiles dans ses différents systèmes mécanique, hydraulique et frigorifique, il ne dispose d’aucune installation de recyclage de ces produits comme l’exige la réglementation en la matière, relative aux navires de cette catégorie».
La Fédération du RFD Nouadhibou s’interroge sur les tergiversations ou l’acceptation tacite du gouvernement mauritanien de ce monstre flottant qui utilise notre pays comme laboratoire pour ses forfaits alors qu’il n’y a aucun intérêt pour la Mauritanie dans la mesure où la ressource sera dilapidée sans véritable retombée pour son économie? Peut-être que la proximité de l’homme d’affaires mauritanien, qui a introduit ce bateau dans notre pays, avec le cercle restreint de la haute sphère du pouvoir actuel, explique la compromission des autorités concernées et le silence coupable du gouvernement en place.
« Il est clair aujourd’hui que le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, contrairement à ce qu’il claironne à tout vent, a entrepris une politique de pillage systématique et accéléré de nos ressources nationales. L’autorisation faite à ce navire par ce gouvernement est un acte de provocation au peuple mauritanien qui met en péril un bien commun et compromet gravement l’avenir des générations futures ». Le RFD exige la mise en application de la politique des quotas à la place de la prise en compte de la TJB (Tonne Jauge Brut).
Le RFD demande la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur cette ténébreuse affaire et appelle l’opinion nationale à se dresser comme un seul homme pour faire barrage à la dilapidation à grande échelle de nos ressources nationales au profit d’un clan d’affairistes créé et entretenu par le régime de Ould Abdel Aziz.
Source : lecalame.info le 31/05/2011