La Mauritanie se tourne vers le secteur privé pour relancer son économie

Les autorités mauritaniennes comptent sur les jeunes entrepreneurs pour résoudre les problèmes de chômage du pays.

 

 

 

Un forum, qui s’est tenu récemment en Mauritanie, s’est interrogé sur la manière dont le secteur privé pouvait relancer l’économie atone du pays.

Lors du Forum Economique de Nouakchott, qui s’est déroulé au Palais des Congrès les 24 et 25 mai, M.Thiam Djombar, ministre des finances, a déclaré que « Cette première édition entre en droite ligne avec les priorités de notre gouvernement à savoir l’amélioration des conditions de vie des populations et notamment des plus démunies. Elle intervient aussi dans un contexte particulier avec le lancement du nouveau plan d’action de la lutte contre la pauvreté (2011-2015). »

Le ministre a par ailleurs souligné « la nécéssité de développer le secteur privé et de renforcer le climat des affaires. » M.Diombar a noté que « le taux d’inflation est maîtrisé et le déficit du compte courant de la balance des paiements s’est amélioré grâce à l’amélioration de nos produits d’exportation. »

La conférence de Nouakchott est organisée par l’agence 3MC.Com en partenariat avec le Ministère des Affaires Economiques et du Développement, le Fonds Africain de Développement et la Banque Africaine de Développement

Ouvrant le bal des interventions, une première communication axée sur l’avantage d’une notation financière a été présentée par le Dr Seydina Tandjan, DG de West African Rating Agency.

D’emblée, M.Tandjan a souligné que « la Mauritanie est un pays en développement où l’épargne nationale ne peut pas financer le secteur privé et partant le développement du pays ». Il a rappelé que la Mauritanie n’est pas encore notée, ce qui pour lui est un handicap car « une fois qu’un pays est noté, il est désormais sous surveillance de la communauté internationale, des marchés, etc. »

Les participants au forum ont également noté le potentiel des jeunes entrepreneurs. M. El Khalil Ould El Mehdi Ould Jiyed, secrétaire général du ministère de la culture, de la jeunesse et des sports a déclaré au sujet de la lutte contre le chômage, que « le succès des entreprises dirigées par des jeunes créera un climat propice pour une saine concurrence économique à même d’absorber le chômage et d’accélérer le rythme de croissance économique et sociale du pays. « 

M. Dy Ould Zein, président du centre des jeunes dirigeants d’entreprises en Mauritanie a précisé que « l’entreprenariat doit devenir la voie de la réussite des jeunes, la clé de développement du pays et d’un meilleur avenir pour tous. »

M.Oumar Youssouf, directeur adjoint des politiques et des stratégies au Ministère des Affaires Economiques, a quant à lui fait le point sur le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP). Le second cadre (CLSP 2) couvre les années 2005-2010, et le troisième (CLSP 3) les années 2010 à 2015.

S’agissant du CSLP 2, il a souligné que « l’objectif de croissance était de 9,4% mais le taux de croissance ne fut que de 3,9% avec cependant un déficit budgetaire qui s’améliore. L’année 2009 fut caractérisée par la crise financière. Seulement, les DTS du FMI injectés dans l’économie ont permis d’amortir le choc. »

Selon M.Oumar « le CSLP a eu à faire face à des contraintes aussi bien conjoncturelles que structurelles. » Parmi ces handicaps, le conférencier a énuméré pêle-mêle « les limites en matière de gouvernance, le manque de compétitivité du secteur privé, la faiblesse de l’épargne, l’insuffisance des infrastructures et l’absence d’un marché financier. »

M.Baassi, chargé de programme au département économique de la Délégation de l’Union Européenne à Nouakchott a exposé pour sa part sur le soutien apporté par l’UE au programme d’appui au commerce et au secteur privé mauritanien dans le cadre du 10ème FED.

« Il s’agit d’une enveloppe de 156 millions d’euros, projet dont l’ordonnateur n’est autre que le ministre des affaires économiques et du développement en personne. Le projet couvre 3 domaines : la gouvernance, les infrastructures avec la réfection de la route Nouakchott-Rosso et l’appui à la société civile », a-t-il déclaré.

Bakari Gueye

Source  :  Magharebia le 30/05/2011

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