Rendre la dignité aux disparus : Mieux vaut tard que jamais !

Plus de 20 ans après les tragiques crimes, commis au nom de l’Etat, par d’ex régimes, les disparus n’avaient jamais eu, pour pleurer leur dignité bafouée que les larmes des leurs, réduits, par l’impossibilité de connaître leur sort et où reposent leurs âmes, à prier sur ces âmes oubliées.

Une situation regrettable qui promet de changer à la grande satisfaction des proches des martyrs, d’abord avec les promesses récentes du leader d’Ira-Mauritanie, ensuite avec la décision louable du président de recenser les sépultures nationales depuis 1960.

La nouvelle est tombée hier, bien qu’elle était déjà perceptible depuis quelques jours avec le coup d’éclat de Biram Ould Dah Ould Abeid, largement médiatisé suite à sa dernière conférence de presse où son organisation a promis de commémorer les 27 et 28 novembres prochains les pendus d’Inal ; tous des négromauritaniens tués par la folie Etat, n’ayant jamais bénéficié depuis leur mort d’une attention à la hauteur de leur rendre et à leurs familles leurs dignités perdues. C’est le ministre des affaires islamiques et de l’enseignement originel Ahmed O. Neinny qui est le premier à avoir donné des précisions sur les démarches que l’Etat compte prendre pour rendre la dignité aux disparus, précisant que le président de la république Mohamed Ould Abdel Aziz avait chargé ce département de mettre en place un plan visant à établir la cartographie des emplacements des lieux de sépultures des mauritaniens morts depuis l’indépendance. Selon le Ministre, le dit plan vise à rendre les droits, ou à mettre un terme aux souffrances des familles des victimes ainsi qu’à réhabiliter les victimes. Il est incontestable que cette opération portera majoritairement sur les pendus d’Inal et les disparus négromauritaniens de 1980, 1989, 1990 et 1991 dont toute la Mauritanie parle aujourd’hui du triste sort, depuis cet engagement de l’Ira Mauritanie de lutter contre l’oubli. Depuis cette annonce, les commentaires fustigent de toutes parts, louant cette initiative des autorités, bien que le privilège semble revenir en premier à Biram Ould Dah qui, plus que la communauté victime, s’est portée défenseur de cette cause et militant pour le rétablissement de la dignité des disparus. Certains remercient le président pour cette décision courageuse, estimant qu’il s’agit d’une initiative qui restera gravée en lettres d’or dans l’histoire; et qui aura peut être l’atout de dissiper les tensions entre mauritaniens. D’autres évoquent une action humaine, sociale et religieuse de la part du chef de l’Etat, indiquant qu’elle était attendue depuis que le leader de l’Ira en a brisé le tabou.

Amadou Diaara

Source  :  Le Rénovateur le 19/05/2011

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